Installés depuis le 11 juillet dans un jardin municipal de Cleunay, à l'ouest de Rennes, les migrants ont quitté le campement ce dimanche. Mais pour aller où ?
La trentaine de personnes qui occupait un campement de fortune près de l’école Champion de Cicé, à Cleunay, devait le quitter avant ce dimanche 31 août, minuit, suite à une décision du Tribunal administratif. Lundi matin, il ne restait plus que deux couples mongols et trois géorgiens, tous demandeurs d’asile en situation régulière. Ils ont été pris en charge par la mairie ou par des sympathisants de l’association "Un toit c’est un droit".
Jusqu'à 60 personnes
L’évacuation du campement, qui a hébergé jusqu’à soixante personnes, a commencé début août, suite à l’agression dont ont été victimes certains migrants. Six familles avec enfants ont ainsi été prises en charge par la mairie pendant l’été. Les personnes en situation irrégulière ont été hébergées par des membres de l’association avant la date butoir, par peur d’une intervention policière.Reportage réalisé le 5 aout 2014 par Gilles Le Morvan pour France 3 Bretagne.
Intervenants : Carole Bohanne, association " Un toit, c'est un droit " - Patrick Strzoda, préfet d'Ille-et-Vilaine
A l'hôtel
Pour le moment, et en l’absence de solutions d’hébergement pérennes, les personnes prises en charge par la Ville sont accueillies dans des hôtels de la périphérie rennaise. « Les familles doivent quitter l’hôtel tous les matins, elles ne peuvent pas cuisiner, explique Carole Bohanne, membre de l’association. Nathalie Appéré, dans son programme, s’est engagée à ce qu’il n’y ait aucun enfant à la rue sur le territoire, c’est donc dans leur intérêt comme dans le nôtre de trouver des solutions moins onéreuses que des nuitées d’hôtels ».
L’association vient de signer une convention de mise à disposition de logements vides avec le Diocèse, mis en confiance après l’expérience de l’église Saint Marc. Le presbytère de Breteuil devrait ainsi accueillir prochainement certains migrants, hébergés jusqu’à présent par des particuliers. Pour Carole Bohanne, « l’hébergement solidaire et l’ouverture de squats ne sont pas des finalités en soi. Il faudrait mettre à disposition les logements vides avant qu’on ne les réquisitionne ! »