La Barre Thomas : quel avenir pour le site de Domagné ?

L'année dernière, Cooper Standard France annonçait la construction d'une nouvelle usine à Domagné (35). Aujourd'hui, le projet est en péril. Pour les 1500 employés bretilliens du groupe, son abandon menace la pérennité des emplois.

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Aujourd'hui, tout va plutôt bien. Mais demain ? Pour concrétiser le projet de restructuration de leurs activités, Cooper Standard - La Barre Thomas comptait sur un chiffre d'affaires de 130 millions d'euros. Mais le carnet de commandes actuel ne permet plus de garantir les activités telles que le plan initial le prévoyait. PSA, qui représente à lui seul 59 % du chiffre d'affaire de Cooper Standard, délocalise un tiers de sa production européenne en Europe de l'est et dans les pays émergents, privant l'équipementier automobile de 35 millions d'euros de chiffre d'affaire dès 2016. Premier dommage collatéral : le projet d'usine de Domagné, situé entre Rennes et Vitré, qui devait regrouper les activités d'étanchéité carrosserie des deux sites d'Ille et Vilaine.

Un double échec

Pour les syndicats, l'abandon du projet, faute de commandes suffisantes, est un double échec : 
  • Pour Cooper Standard France, qui aurait dû assurer le chiffre d'affaire du groupe en compensant avec suffisamment de nouveaux clients. 
  • Pour PSA, qui préfère construire des usines ailleurs plutôt que de maintenir l'activité dans le département. 
Selon Jean-michel Guerin, secrétaire FO, la "nouvelle stratégie industrielle de PSA, de produire en Europe de l'est 500 000 voitures par an, [...] a donné le coup de grâce, synonyme de suppression de centaines d'emplois dans le bassin rennais dès 2016." Pour Sylvain Selon, secrétaire CGT, c'est clairement une stratégie pour licencier : "la direction fait comme si le projet de Domagné existait encore et en profite pour vider la Barre-Thomas. Ce qui fait que l'on n'ira pas à Domagné, puisque le projet est tombé à l'eau, et on sera licenciés." La direction, de son coté, assure que tous les emplois seront maintenus jusqu'à fin 2015, le temps pour le groupe de nouer de nouveaux contrats.

PSA doublement impliqué 

Cooper Standard- La Barre Thomas est détenu à 51 % par le groupe éponyme nord-américain et à 49 % par le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA). Ce consortium est majoritairement composé du Fonds d'investissement de la caisse des dépôts, de l'Etat donc, de Renault et de ... PSA Peugeot Citroën. Le constructeur automobile de la Janais est donc à la fois actionnaire de la société et son principal client. Les syndicats l'exhorte donc à maintenir ses investissements dans la société plutôt que de délocaliser : "Avec l'aide des salariés, FO mettra tout en oeuvre pour mettre actionnaires et PSA en face de leurs responsabilités en exigeant du chiffre d'affaires pour sauvegarder l'emploi." 

La direction estime cependant qu'il reste une chance sur cinq pour que le groupe trouve les contrats nécessaires et construise l'usine de Domagné. La société a déjà obtenu de nouveaux marchés, comme le nouveau SUV de Fiat, le futur Kangoo et la nouvelle Micra de Renault et la Classe E de Mercedes.

Reportage sur le site rennais de Cooper Standard :

Intervenants : Didier Thomas, intersyndicale de la Barre Thomas ; Ludovic Le Gall, DRH Cooper Standard France ; Sylvain Selon, secrétaire CGT Rennes


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