Olivier le Bras : "Monsieur Macron ne connaît pas ses dossiers"

L'ancien délégué syndical FO de Gad Lampaul espère que les propos tenus ce mercredi matin par Emmanuel Macron sur les "illettrées" de Gad sont "avant tout une maladresse". Il trouve "désolant" qu'un ministre s'exprime ainsi et surtout qu'il ne connaisse pas ses dossiers. 

"Monsieur Macron se trompe". "Il ne connaît pas ses dossiers". "C'est désolant d'entendre un ministre nouvellement nommé parler ainsi". 

Olivier Le Bras, l'ancien délégué FO du site Gad de Lampaul-Guimiliau, ne mâche pas ses mots. Il pense et espère avant tout que les propos du ministre de l'économie sont maladroits. 

Invité sur Europe 1 ce mercredi matin, Emmanuel Macron a pris l'exemple du permis de conduire, coûteux et long à obtenir, pour expliquer les réformes dont la France a besoin. Pour étayer son propos, il a pointé la situation des salariés licenciés des abattoirs Gad

"Dans les sociétés qui me sont données, sur les dossiers que j’ai, il y a la société Gad. Vous savez ? Cet abattoir. Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées. Pour beaucoup on leur explique : “Vous n’avez plus d’avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 km. Ces gens-là n’ont pas le permis de conduire. On va leur dire quoi ? Il faut payer 1 500 euros et il faut attendre un an ? Voilà, ça ce sont des réformes du quotidien. Et ça ce sont des réformes qui créent de la mobilité, de l'activité”.

Une méconnaissance du dossier

Pour Olivier Le Bras, le ministre se trompe et ne connaît pas ses dossiers. "L'usine de Lampaul, le site qui a fermé ses portes, comportait 61% d'hommes et 39% de femmes et donc pas une majorité de femmes comme le dit monsieur Macron"

Le syndicaliste rappelle qu'il a été un de ceux qui avaient sollicité des aides pour passer le permis de conduire. "J'ai toujours revendiqué que le 1er diplôme que l'on doit avoir dans un milieu rural comme le nôtre pour retrouver un travail, c'est le permis de conduire". A Lampaul, alors que les 889 salariés licenciés pouvaient prétendre à un financement de leur permis, seules 18 personnes l'ont eu car seules 18 l'ont demandé. 

Pour ce qui est du terme d' "illettrées", Olivier Le Bras reconnaît que certains salariés avaient des difficultés réelles pour lire et écrire mais qu'ils ne représentaient qu'une minorité et surtout pas une majorité comme le sous-entend le ministre. 

Un débat avec le ministre

De cette thématique de la difficulté du retour à l'emploi, Olivier Le Bras se dit "prêt à en rediscuter avec Emmanuel Macron lors d'un débat, si le ministre de l'Economie le veut bien". Il veut bien aussi échanger sur "la situation d'être au chômage en milieu rural après avoir, comme moi, travaillé 19 ans chez Gad". Le syndicaliste, salarié protégé, a été licencié le 23 juillet dernier.

Réactions recueillies par Julien Le Bot et Florence Malésieux à Lampaul-Guimiliau (29) aux propos d'Emanuel Macron :

Emmanuel Macron, Ministre de l'Économie - Jean-Claude Méar, ancien salarié de Gad Lampaul - Jean-Marc Puchois, maire de Lampaul-Guimiliau - Jean-René Mahé, président de l'association Addeski


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