il aura fallu attendre les arrêts de jeu et un but splendide de Thomas Touré pour voir Bordeaux, emprunté et brouillon, se défaire d'une équipe de Rennes bien mal récompensée (2-1), ce dimanche après-midi, lors de la 8e journée de Ligue 1.
Les Girondins, restent invaincus à domicile depuis six mois et prennent provisoirement la tête du championnat avec cette victoire chez eux face à Rennes. Et c'est donc une nouvelle défaite pour les joueurs de Philippe Montanier, qui ont pourtant montré de belles qualités lors de ce match. La vivacité d'un Ntep, en particulier qui au cours de la première période a réussi a déstabiliser Bordeaux, même si l'équipe n'a pas réussi à concrétiser. Pour les Rennais, ce dénouement est cruel et la spirale négative née des deux revers secs contre l'OM et Toulouse se poursuit, même si on a noté beaucoup d'intentions positives. Il leur a seulement manqué du réalisme.
Des Girondins très peu actifs dans le premier acte
Dans un 4-4-2 novateur, les Girondins, en grosse difficulté technique et tactique, incapables d'opposer un pressing cohérent au jeu construit des Bretons, n'ont donc que très peu existé lors du premier acte, à l'image de Tiago Ilori, buteur et solide à Geoffroy-Guichard mais cette fois d'une fébrilité extrême. A leur crédit, deux occasions nettes pourtant, une dès l'entame signée Rolan, dont la frappe était sortie du cadre par la fesse d'Armand (1), une autre pour Diabaté, très bien trouvé par Maurice-Belay mais dont la reprise faisait briller Costil, hauteur d'une belle horizontale (35).
Pour le reste, le néant ou plutôt une tranquillité déconcertante laissée aux hommes de Montanier, évoluant très haut avec trois attaquants, qui n'en demandaient pas tant.
La belle vivacité d'un Ntep
Profitant de pratiquement tous les deuxièmes ballons, ils ont pris les boulevards girondins tout au long de la première période, se procurant de grosses situations dangereuses, à l'image de Ntep, intenable sur le côté gauche, cauchemar de Mariano. Si Carrasso avait été chanceux sur un contre mal conclu par Doucouré (8), il sortait le grand jeu sur deux reprises consécutives de Toivonen et Doucouré à nouveau (21), puis voyait Ntep seul face à lui manquer la cible avant la pause.
Un début de seconde période sur la même lancée
Le pire, c'est que le scénario ne variait pas au retour des vestiaires. La première occasion était pour Rolan, une reprise de volée à côté (46), la deuxième pour Diabaté (59), mais la mainmise demeurait rennaise, à l'image de ces percées de Ntep qui servait Toivonen pour une frappe hors cadre du Suédois (53), avant de tenter tout seul, contré par Carrasso (71).
La chance était-elle passée pour les Rennais ? On l'a pensé quand, deux minutes plus tard, un débordement heureux de Touré, avec deux contres favorables, suivi d'une frappe déviée est parvenu à Khazri, seul et à la limite du hors-jeu, qui ouvrait le score (1-0, 73). C'était fort bien payé pour les Aquitains, mais les Bretons ont cru être récompensés de tous leurs efforts sur une frappe de Doucouré repoussée par Carrasso dans les pieds de Habibou qui n'avait plus qu'à pousser le ballon au fond (1-1, 80). Et finalement Touré en a décidé autrement. Sur un long ballon dans la surface, Diabaté contrôle de la poitrine et sert Touré juste derrière lui. Le Bordelais enroule sa frappe du droit, qui vient se loger dans la lucarne opposée de Costil.
La déclaration de Philippe Montanier, l'entraîneur de Rennes :
C'est toujours difficile de perdre, dans les arrêts de jeu encore plus après un match comme ça, forcément. Ca fait deux fois à l'extérieur que l'on tombe sur deux bons gardiens qui font les arrêts qu'il faut pour sauvegarder leur équipe. Heureusement qu'il y a de l'abattement. (...) On a le sentiment d'être plus près des victoires que des défaites, il y a des périodes comme ça. On fait le plus dur en revenant au score, il faut peut-être jouer avec plus de lucidité et garder le ballon au moment où on l'a plutôt que de partir avec la trompette. C'est dur pour les joueurs qui ont fait beaucoup d'efforts (...) Aujourd'hui, je n'ai rien à reprocher aux joueurs. Il faut digérer ça, on a toute une semaine, il faut casser cette spirale négative même si on n'a pas l'impression de la mériter."