Les salariés de l'ancien abattoir Gad de Josselin savent désormais quels salariés seront gardés par la SVA Jean Rozé, filiale d'Intermarché. Une ultime épreuve, qu'ils ont vécu ce matin au centre culturel de Josselin (56).
Les salariés étaient convoqués à partir 8h au centre culturel de Josselin (56). L'appel se fait par ordre alphabétique. Les salariés dont le nom de famille commence par la lettre A, passent les premiers. Ils rentrent d'un côté de la salle et sortent de l'autre, la boule au ventre certainement. Ceux-là savent s'ils sont gardés ou pas. Un salariés sur 3 environ sera licencié au final.
Hier, le tribunal de commerce de Rennes a validé l'offre de reprise de l'abattoir de porcs Gad à Josselin, en liquidation judiciaire, par une filiale d'Intermarché qui prévoit de reprendre 530 postes sur 755.
"Nous sommes des pions"
"Et là, c'était comme dans un film en noir et blanc. Y'avait une grande colonne, toi tu vas à droite, toi à gauche, et soit on était dans la bonne file, soit dans la mauvaise file", celle des gens menacés de licenciement, a raconté le délégué CFDT chez Gad SAS, Patrick Piguel. "Imaginez, c'était épouvantable, c'était l'abattage", a-t-il ajouté, "Cette manière
d'opérer comme ça, c'est très douloureux".
Intérimaires maintenus à Josselin
"Dans les 530 repris, il y avait pourtant des personnes qui avaient fait une demande de départ volontaire". Inversement, "dans les licenciés, il y a des personnes qui voulaient rester", a souligné M. Piguel. "On apprend en plus que la SVA Jean Rozé vient lundi avec des intérimaires et des prestataires, c'est inadmissible", a critiqué le représentant syndical. "Si on l'avait su avant, je l'aurais dit au tribunal" de commerce, a-t-il poursuivi. "C'est vrai que Josselin était dans une situation de liquidation. Mais il ne fautpas que (la SVA Jean Rozé) arrive auréolée de son statut de +sauveur+", a conclu le syndicaliste.
Contacté par l'AFP, la SVA Jean Rozé a confirmé l'activité de prestataires sur le site, mais "il y avait des contrats de prestation, ils perdurent", a expliqué
son Pdg, Dominique Langlois. "Ce n'est pas une nouveauté, ça a toujours existé dans les sociétés de viande", a-t-il ajouté, "car il y a une fluctuation des activités de production, il y a obligation d'avoir de la flexibilité", a-t-il justifié.
L'activité démarrera même dès lundi à l'abattoir, sous le nom Josselin Porcs Abattage