A partir de ce lundi, une cellule d'enquête spéciale est à l'oeuvre afin d'élucider le meurtre de Pierre Baron. Elle est installée à Guingamp et se compose de 17 gendarmes. Le jeune Finistérien a été tué par arme blanche dans une discothèque de Callac (22) dans la nuit du 20 au 21 décembre.
Le 21 décembre dernier, Pierre Baron, Finistérien de 18 ans, décédait à l'extérieur de la discothèque Le Bacardi à Callac (22), victime d'une hémorragie interne provoquée par une arme blanche. Depuis cette date, les investigations de la section de recherche de la gendarmerie de Rennes n'ont pas cessé. Mais ce lundi 5 janvier, l'enquête prend une nouvelle dimension. Une cellule spéciale de 17 militaires travaille à temps plein sur cet homicide.
Pourquoi une cellule spéciale ?
La cellule d'enquête mise en place par les enquêteurs est composée de 17 militaires. 7 membres de la section de recherches de Rennes épaulés à partir de ce lundi par 10 gendarmes du groupement départemental des Côtes-d'Armor. Ils sont tous détachés sur cette enquête exclusivement et regroupés à la compagnie de Guingamp avec une salle et des moyens spécifiques.Suite à l'émoi provoqué par le drame, la constitution d'une telle cellule s'est trouvée justifiée par l'ampleur des recherches à mettre en oeuvre. Pour le colonel Philippe Leclercq, à la tête du groupement départemental des Côtes-d'Armor, il s'agit de "concentrer un maximum de moyens humains pour la résolution de ce crime et pour une durée pour le moment indéterminée" et de rajouter "On va y passer le temps qu'il faudra".
A ce jour, une centaine de participants à la soirée du 20 décembre au Bacardi à Callac ont été identifiés et auditionnés. Mais ce soir là, ils étaient entre 400 et 600 jeunes au sein de la discothèque. L'un des objectifs des enquêteurs est d'en retrouver le maximum pour pouvoir les interroger. Une tâche gigantesque, des plus compliquées, surtout qu'au moment des faits, c'était le week-end de début des vacances scolaires. De nombreux participants à la soirée s'étaient dispersés par la suite, partant en vacances et ne répondant pas à l'appel à témoins de la gendarmerie.
Etant donné que de nombreux jeunes présents ce soir-là sont encore scolarisés, les enquêteurs espèrent que cette rentrée scolaire de janvier sera synonyme d'une nouvelle mobilisation, que les participants en reparleront entre eux et qu'ils auront envie de se manifester. La cellule veut profiter de cet effet pour collecter le maximum de témoignages, de bribes de souvenirs, ou même de photos ou vidéos prises par smartphone qui permettraient de faire avancer les investigations. Comme le précise le colonel Leclercq, "les enquêteurs comptent beaucoup sur la participation des personnes présentes dans la discothèque".
L'incompréhension ressentie dans la population par cet homicide, accentue la nécessité de savoir ce qui s'est déroulé ce 20 décembre au Bacardi. Une marche blanche en hommage à Pierre Baron a rassemblé plus de 2 500 personnes à Landeleau, la commune finistérienne où résidait le jeune homme et sa famille.
Des témoignages indispensables
Le patron des gendarmes costarmoricains ne le cache pas. C'est un travail de longue haleine qu'ils ont engagé. Une affaire qui peut durer des mois, voire plus, mais qui peut aussi avancer rapidement grâce à un témoignage comme le confie le colonel Leclercq. Il est donc nécessaire de mobiliser le maximum de participants à la soirée et au plus vite. Surtout que "par définition, l'auteur du coup mortel est l'un des participants à la soirée" et que les premiers éléments de l'enquête démontrent que "l'environnement de Pierre Baron qu'il soit familial ou scolaire ne permet pas d'orienter nos investigations dans une direction ou une autre".La difficulté que doit appréhender la gendarmerie sur cette enquête est l'imprécision des dépositions que peuvent fournir les personnes auditionnées. Cette soirée au Bacardi faisait suite aux soirées cartables, rassemblements lycéens et étudiants très souvent alcoolisés. De nombreux témoins ont ainsi du mal à se repérer dans le temps et dans l'espace vu que ce soir là dans la discothèque, leur conscience était altérées par l'alcool.
Numéro vert et courriel
Le colonel Leclercq appelle donc une fois de plus tous les participants à la soirée à se faire connaître et à préciser ce qu'ils ont pu voir ce soir-là. Ils peuvent contacter un numéro vert, le 0 800 007 822 ou envoyer des photos ou vidéos à l'adresse courriel : callac22-sr.rennes@gendarmerie.interieur.gouv.fr .❗CORRECTIF #AppelàTémoins Homicide à Callac. Lire nuit des faits samedi à dimanche + ajout adresse mail de contact pic.twitter.com/2ybnlPyVXc
— GendarmerieNationale (@Gendarmerie) 24 Décembre 2014