Les archéologues de l'INRAP multiplient les fouilles sur le chantier de la future station de métro place Saint-Germain. Dernièrement ils ont mis au jour des squelettes, datés aux environs du XIIe siècle, à l'emplacement de ce qui aurait été un cimetière paroissial.
Place Saint-Germain à Rennes, le chantier de la future station de métro de la seconde ligne est le théâtre de fouilles intenses depuis cinq mois. 12 archéologues de l'INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) occupent le terrain et multiplient les découvertes.
Un quartier détruit par les bombardements de juin 44
Avant la nuit du 8 au 9 juin 44, la place Saint Germain n'était qu'une petite placette composée de maisons, d'arrière cour et d'ateliers. Mais ce quartier fut totalement détruit par les bombardements Alliés de la seconde guerre mondiale. Et ce sont les décombres enfouis de cette époque que les archéologues ont tout d'abord fait ressurgir.Des squelettes du Moyen Âge
Mais ce chantier permet aux archéologues de se confronter à plusieurs périodes en même temps. Un chantier assez exceptionnel. De précédentes recherches effectuées en 2009, puis 2011 ont permis de reconnaître la présence d’un quartier qui se développe à partir de la fin du Moyen Âge entre l’église Saint-Germain et la deuxième enceinte fortifiée de Rennes. Et c'est précisément au pied de l'église que les archéologues ont exhumé dernièrement une dizaine de squelettes.Des squelettes en cours d'exhumation sur le chantier #PlaceSaintGermain par l'#INRAP à #Rennes ! 2015 commence bien ! pic.twitter.com/qwNzTu1Vrg
— Corre Erwan (@CorreErwan) 5 Janvier 2015
La quantité d'ossements retrouvés sur une petite surface (un triangle de 3 m de coté sur une profondeur de 3 m) laisse présager de la présence d'un cimetière paroissial médiéval entre le XII et le XIV siècles vraisemblablement.
Malgré une prolongation des recherches d'un mois jusqu'à la fin février, suite à une demande du ministère de la culture, Laurent Beuchet, le responsable du chantier de fouilles est persuadé qu' "ils n'auront pas le temps d'exhumer tous les squelettes".
Des activités de tannerie
Mais pour cet archéologue, même si la découverte de sépultures peut sembler intrigante et importante, ce n'est pas à ses yeux d'historien ce qu'il y a de plus intéressant. Ils étudient actuellement sur place la présence d'installations artisanales de berges de la Vilaine, qui pourrait s'apparenter à des activités de tanneries.Il est certain que ce lieu chargé d'histoire n'aura pas livré tous ses secrets d'ici la fin du chantier.