Depuis le 1er janvier, la sécurité du tribunal de grande instance de Saint-Brieuc est assurée par des policiers à la retraite. Une mesure d'économie prise par le ministère de la Justice. Les trois salariés de la société privée de gardiennage qui accomplissaient cette mission se retrouvent sans emploi.
Anthony Le Guern, responsable pendant trois ans de la sécurité du palais de justice de Saint-Brieuc, ne décolère pas. Depuis le 1er janvier, ce sont des réservistes de la police nationale qui l'ont remplacé lui et ses deux jeunes collègues, vigiles de la société privée France gardiennage. Il ne comprend toujours pas que des retraités de la police puissent lui prendre son travail.
"Je serai eux, je resterai chez moi. J'aurai honte de venir ... piquer le travail de trois jeunes qui étaient à leur place."
Réduction des coûts avant tout
La décision de faire assurer intégralement la sécurité du palais de justice de Saint-Brieuc par des retraités de la police est une première en Bretagne. Un choix du ministère de la Justice avant tout financier. Le coût du gardiennage privé pesait lourd sur le budget de fonctionnement du tribunal briochin. Les vacations des réservistes reviennent 24% moins chères (exonérées de charges) et sont en plus payées par la cour d'appel de Rennes.L'autre argument invoqué pour justifier le retour au travail de ces retraités, c'est celui de l'autorité naturelle du policier, grâce à son uniforme, son arme et son habitude de l'enceinte judiciaire. Les retraités assuraient déjà une partie de la sécurité en matinée. Ils sont une dizaine à se relayer du lundi au vendredi.
Trois jeunes sans emploi
Conséquence de cette nouvelle organisation au tribunal. La perte d'emploi des trois jeunes gardiens, salariés de la société privée France gardiennage. Une proposition de reclassement leur a été faite sur Rennes. Quelques heures de gardiennage à 1h30 de chez eux. Une offre qu'ils ont déclinée.