L'Ille-et-VIlaine, mauvais élève de la Sécurité Routière en France

Le nombre de morts sur les routes augmente de +3,7% en France, première hausse depuis 12 ans. L'Ille-et-VIlaine connaît également une hausse de 40%, et fait figure de mauvais élève au plan national.

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Les derniers mois de l'année laissaient présager un mauvais bilan de la sécurité routière en Bretagne. La région enregistrait une hausse du nombre des morts sur ses routes, avec notamment quelques accidents particulièrement meurtriers dans l'année, atteignant 176 morts sur les routes de la région. Ce chiffre est en hausse de 14 % entre 2014 et 2013.

Cela cache toutefois de fortes disparités entre les départements. L'Ille-et-Vilaine, avec 63 décès sur les routes, enregistre une hausse de 40% et contribue largement à ce mauvais bilan.

"Depuis que les statistiques existent, nous n'avons pas connaissance d'une telle augmentation en Ille-et-Vilaine, car depuis des années, et notamment 10 ans, la baisse de l'accidentologie est continue", explique Didier de Abreu, coordinateur sécurité routière à la direction départementale des territoires

"Nous sommes en situation d'échec, alors que les contrôles n'ont pourtant jamais été aussi nombreux, particulièrement dans les zones les plus dangereuses", constate devant la presse le préfet d'Ille-et-Vilaine et de Bretagne, Patrick Strzoda.

Des mauvais résultats qui tiennent, selon lui, à trois facteurs: l'alcool, la drogue et les mauvais comportements au volant. Et ce alors que la Sécurité routière et la DDTM 35 sensibilisent près de 30.000 personnes dans le département chaque année.

Mais une enquête rendue publique fin décembre menée par les assurances confirmait que la voiture était le moyen de transport privilégié lors des sorties. La route devenant alors un "défouloir".

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Il en est ressorti que les Bretons, dans une région aux multiples petites routes de campagne, connaissent les risques mais ne jouent pas la carte de la prudence. Ils reconnaissent à 27% avoir déjà conduit en pensant avoir dépassé les 0,5 g d'alcool tolérés par la loi. Et 29% des 18-64 ans sont déjà montés dans un véhicule dont le conducteur avait, selon eux, dépassé le taux légal d'alcoolémie.

Pour Geneviève Potier, présidente de la Ligue contre les violences routières Morbihan-Centre Bretagne, la prévention n'est pas non plus une solution. "Il y a un relâchement. (...) Les gens font fi des radars en disant que ce ne sont que des pompes à fric." Bon nombre de radars ont d'ailleurs été vandalisés en Bretagne depuis la fin 2013 dans la foulée de la fronde contre l'écotaxe, qui s'est accompagnée de la destruction de maints portiques. 

"Des disparités régionales avérées et un bilan en trompe l'oeil" selon l'association 40 millions d'automobilistes qui , "dans ce contexte", ne permet pas de "mettre en avant l'argument d'un changement de comportement des automobilistes français face à un relâchement de la répression". L'association évoque les radars dernière génération dont se sont dotées les deux régions qui contribuent particulièrement à ce lourd bilan, l'Alsace et la Bretagne. L'association rappelle que la période de désactivation des radars bretons suite aux actes de vandalisme "n'avait eu aucun effet négatif en termes de mortalité sur les routes. Au contraire, durant les mois de désactivation, les accidents mortels ont été à la baisse."

Christiane Bayard, secrétaire générale de la Ligue de défense des conducteurs , affirme qu'aucun "radar n'a jamais empêché les mauvais comportements". "On a redoublé les sanctions, mais on voit bien que ça ne marche pas", ajoute-t-elle, demandant d'"arrêter cette répression tout azimut".

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