Les élections départementales de mars prochain sont inédites. Pour la première fois elles ne sont pas associées à une autre élection. Et outre le nombre de cantons, qui passent à 27, les 54 conseillers généraux seront élu par binôme: un homme, une femme. Qu'est-ce que cela change?
C'est la session plénière du Conseil Général des Côtes d'Armor. Dans l'hémicycle, 54 conseillers généraux. Ce sera toujours le cas. Il y a 39 hommes, et 13 femmes. Et ça, cela va changer.
En avril prochain, le nouvel hémicycle comptera autant d'hommes que de femmes. Une véritable révolution, là où dans certains départements, "il a fallu attendre 2011 pour qu'une femme soit élue pour la première fois. La moyenne, c'est 13 % de femmes" souligne Isabelle Nicolas, conseillère générale PS.
Le Conseil Général des Côtes d'Armor fait figure, lui, de bon élève, avec 25 % de femmes dans l'hémicycle. Est-ce pour cela que cet équilibre au forceps est diversement apprécié ? Pour Marie-Reine Tillon, conseillère générale DVG, "les femmes n'auraient pas dû avoir besoin de cela pour accéder aux responsabilités". "Il me semble que c'est dévaloriser la capacité des femmes à être élues que d'obliger à ces binômes" poursuit-elle.
Ça change quoi ?
Cette règle des binômes change la donne de la campagne électorale. Seront présentes les listes qui auront réussi à mettre en place cette parité dans les 27 cantons ? Pour certains partis comme le Front National, aligner des candidats partout ne sera pas évident. Ce qui est vrai pour de précédentes élections comme les municipales.Pour le reste, "cela ne va pas changer de manière radicale" estime Alain Cadec, conseiller général UMP et chef de file de l'opposition pour la Bretagne. "Cela va apporter un peu de féminité, une approche un peu différente des choses, un peu plus de sensibilité parfois sur certains dossiers. C'est important pour la démocratie" estime-t-il.