Le mercredi 4 février, le sénat va étudier une résolution proposée par le sénateur écologiste Joël Labbé. Le Morbihannais sollicite un vote pour un moratoire européen sur les insecticides néonicotinoïdes, que les apiculteurs accusent d'être à l'origine de la disparition de colonies d'abeilles.
Joël Labbé, le sénateur (EELV) morbihannais persiste dans son combat contre les pesticides. Il est déjà à l'origine d'une loi qui porte son nom et qui prévoit la mise en place de l’objectif zéro phyto dans l’ensemble des espaces publics à compter du 1er janvier 2020. Elle instaure une interdiction de l’usage des produits phytosanitaires par l’État, les collectivités locales et les établissements publics pour l’entretien des espaces verts, promenades et forêts. Cette loi a été adopté en janvier 2014.
En juin dernier, Joël Labbé et le député PS Germinal Peiro avaient déposé une proposition de résolution afin que le gouvernement français agisse au niveau européen pour interdire les insecticides néonicotinoïdes, ceux que les apiculteurs accusent d'être à l'origine de la disparition de colonies d'abeilles. La résolution vise l'usage de ces insecticides par les agriculteurs.
Lors d'une conférence de presse ce jeudi, avec des représentants de la société civile, le sénateur écologiste a annoncé que cette résolution sera examinée le mercredi 4 février. Il a demandé à ce que le vote se déroule à scrutin public afin que les sénateurs votent "en leur âme et conscience".
Une décision européenne pour objectif
Joël Labbé regrette que pour certains sénateurs "cette résolution veut déranger le gouvernement, parce qu'elle va trop vite, trop loin." Il estime que les parlementaires seraient "dans leur rôle" en adoptant ce texte et en "sollicitant le gouvernement pour faire bouger les choses". Pour lui "les politiques doivent reprendre la main" sur "les puissances économiques" et les grandes entreprises d'insecticides qui auraient intérêt à ce qu'il n'y ait pas davantage de restrictions sur ces produits.Dans une lettre adressée aux sénateurs, il explique que "Notre gouvernement a été exemplaire lorsqu'il a poussé la Commission européenne à restreindre l'utilisation de trois substances actives de la famille des néonicotinoïdes," et qu'à présent la France doit "agir auprès de l'Union européenne pour obtenir un moratoire européen sur l'ensemble des pesticides".