Une surveillante du centre pénitentiaire de Vezin-le-Coquet près de Rennes, est soupçonnée d'avoir délivré aux détenus de l'alcool et des téléphones portables. Elle a été mise en examen.
C'est le mardi 3 février que la surveillante a été surprise dans l’enceinte du centre pénitentiaire de Vezin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine) avec trois bouteilles de vodka et un téléphone portable (selon le quotidien Ouest-France). Elle a aussitôt été interpellée par la gendarmerie.
Contacté, le parquet de Rennes, nous a précisé que lors de sa garde à vue, elle aurait "en grande partie" avoué les faits. Elle a été mise en examen jeudi 5 février par un juge d'instruction pour des faits de "remise illicite à détenus". Elle a été remise en liberté et placée sous contrôle judiciaire. La direction du centre pénitentiaire a suspendu de ses fonction la suspecte.
Des "pratiques" en place depuis des mois
La femme âgée de 40 ans, faisait partie du personnel pénitentiaire depuis une vingtaine d’années. Selon Ouest-France, les faits reprochés ne seraient pas isolés. La surveillante est soupçonnée d'avoir fait entrer des bouteilles de Vodka, des téléphones portables et du cannabis pour les donner à une vingtaine de détenus et ceci depuis des mois. Le quotidien relate également une perquisition à son domicile au cours de laquelle des factures pour une vingtaine de téléphones et pour de la Vodka ont été découvertes.
L'instruction en cours devrait permettre de déterminer quelles ont été les motivations de cette surveillante pour avoir mis en place ce "trafic", de vérifier si elle en a tiré un profit conséquent et si elle a bénéficié de complicités.
Une "première" à Vezin-le-Coquet
La direction régionale des Services Pénitentiaires de Rennes et le directeur du centre pénitentiaire de Vezin-le-Coquet ne souhaitent s'étendre sur cette affaire et s'exprimer sur le volet judiciaire. Ils précisent cependant qu'aucun personnel n'a été mis en cause pour un délit de ce type depuis l'ouverture de l'établissement il y a près de 5 ans. Reste que même si des affaires de corruption impliquant des gardiens de prison défraient la chronique de temps en temps comme à Mulhouse dernièrement, la Bretagne semble épargnée par de telles dérives.Pour autant, il y a bien longtemps que les portables sont présents en prison, entrant par de multiples moyens. Ce lundi, la directrice de l'administration pénitentiaire a précisé que quelque 27.524 téléphones portables ou accessoires principaux de téléphonie (puces) ont été saisis en détention en 2014, soit près du triple du volume saisi en 2010.