Julio est un jeune Angolais, arrivé à Rennes en 2007. Il fait face aujourd'hui à une deuxième procédure d'expulsion alors qu'il y a 7 ans, il avait fini par obtenir des papiers par la Préfecture d'Ille et Vilaine. Aujourd'hui, il comparaissait devant le Tribunal administratif de Rennes.
Le Tribunal administratif de Rennes a décidé que Julio devait quitter le territoire français. Il était placé en centre de rétention depuis vendredi. Et pourtant, Julio avait un CDI, des amis et une famille à Rennes, et n'a plus aucun lien affectif avec l'Angola. Il pourrait même se faire refouler de son pays d'origine dont il n'a pas le passeport. C'est le choc pour les associations et les proches de Julio.
Julio arrive en France en 2007
Il quitte son pays natal l'Angola sans ses parents. Arrivé à Rennes, Julio bénéficie du statut de mineur isolé. A l'époque, il est pris en charge par le conseil général d'Ille et Vilaine, placé en foyer, et scolarisé dans un collège rennais. Tout bascule en mars 2008. Lors d'une sortie scolaire, où il est arrêté. Les autorités l'accusent d'avoir menti sur son âge. Il n'aurait pas 16 ans mais serait bien majeur. Des manifestations de soutien vont s'organiser réunissant jusqu'à 1000 personnes à l'initiative de ses professeurs et ses camarades de classe.Il finit par obtenir des papiers
Des tests osseux et pileux sont effectués sur le jeune homme censés déterminer si Julio est mineur ou majeur. Les résultats ont conclu qu'il avait plus de 18 ans, donc expulsable. Mais très vite, la fiabilité de ces examens médicaux est contestée. Des examens contre lesquels s'élevait, à l'époque, le Président du conseil général. Ce dernier finit par lui donner des papiers à condition que Julio accepte de confirmer sa majorité. Il est finalement régularisé à titre exceptionnel et humanitaire.Retour en arrière en 2013
Julio est maçon, en CDI depuis 5 ans, il paie ses impôts. Il a ses amis et sa concubine. En 2013, au moment de renouveler ses papiers, impossible d'y parvenir. Il doit fournir son passeport angolais qu'il n'a pas pour disposer de nouveaux papiers. Il finit par vivre sans papier mais continue à travailler jusqu'à ce vendredi 13 février, où il est interpellé à son domicile. Des motifs d'interpellations qui restent flous selon les associations. Il est placé en centre de rétention. Ses collègues de travail décident de déposer un recours contre l'obligation de quitter le territoire français. Pour eux, le jeune homme a su s'intégrer et il ne posait pas de problème.Aujourd'hui, le tribunal a rejeté ce recours et confirme l'obligation de quitter le territoire. Julio doit rencontrer mercredi le juge des libertés pour demander sa libération du centre de rétention. Les associations, quant à elles, comptent mener des actions dans les jours à venir.
Reportage de I. Rettig / L. Benchiha