Agriculteurs bio, éleveurs de porcs... le monde rural grogne et le premier ministre annonce un train de mesures pour désenclaver les campagnes françaises. Ce soir, il sera en meeting à Yffiniac pour soutenir le candidat socialiste à la présidence départementale des Côtes d'Armor, Vincent Le Meaux.
Ce soir, le premier ministre tient meeting à Yffiniac dans le cadre de la campagne pour les élections départementales. Et ce, alors que le gouvernement vient tout juste d'annoncer un plan d'un milliard d'euros pour "rapprocher les services publics des citoyens".
Un renforcement des services publics
Une cinquantaine de mesures figurent dans ce plan. Parmi les principales, la mise en place de 1.000 maisons de services publics où seront regroupés différents organismes tels qu'EDF, GDF, la Caisse d'assurance familiale et Pôle Emploi, soit un triplement de leur nombre par rapport à aujourd'hui.L'idée est simple: éviter que les citoyens n'aient à s'épuiser dans de multiples déplacements pour leurs démarches administratives. Le réseau de la Poste sera en majorité utilisé à cet effet, a indiqué Manuel Valls.
Sur le même principe, 800 maisons de santé seront installées d'ici la fin de l'année, contre 170 actuellement, selon la ministre Marisol Touraine.
Médecine et numérique
Plusieurs mesures vont être engagées pour inciter les jeunes médecins à exercer dans les campagnes, à l'aide notamment d'un mécanisme de bourses. Marisol Touraine ambitionne de convaincre 1.500 jeunes pratiquants d'ici 2017. Des expériences de télémédecine vont être réalisées en 2015.Le Premier ministre a exprimé aussi son intérêt pour les "services publics itinérants", "qui vont aux citoyens et non l'inverse".
Un autre point noir dans les campagnes, reconnu par Manuel Valls, réside dans les difficultés d'accès à internet et à la téléphonie mobile. Le Premier ministre s'est engagé à cet égard à supprimer d'ici la fin de 2016 "les zones blanches", privées d'accès à ces réseaux 2G et 3G, quitte à contraindre les opérateurs par la loi. "La fracture territoriale, c'est aussi la fracture numérique", a relevé Manuel Valls. "En 2022, la France sera totalement connectée au très haut débit", a promis Axelle Lemaire, secrétaire d'État au Numérique.
Reste que les motifs de griefs sont nombreux dans le monde agricole. Que ce soit du côté des agriculteurs bio ou des "conventionnels" :
Le plan Ambition bio manque d'argent
Le gouvernement baisse les aides de reconnaissance pour les bienfaits environnementaux de la bio de 25% sur l’année 2014. Un coup dur pour les agriculteurs bretons. Ils appellent à se rassembler mardi 17 mars, à 11h, devant la préfecture de région à Rennes (35).L'objectif ambitieux de doubler les surfaces agricoles en bio d'ici fin 2017 semble compromis.
Le prix du cochon toujours plus bas
Un éleveur de porcs de Pluduno (22), a entamé vendredi son huitième jour de grève de la faim. "J'ai commencé ma grève de la faim vendredi (6 mars)", a déclaré à l'AFP Fabien Laisné, 40 ans, qui continue cependant de travailler dans son élevage qui compte environ 200 truies. Il espère rencontrer Manuel Valls, ce soir, à Yffiniac pour lui expliquer la situation des éleveurs."Il faut qu'on sache s'il y a un avenir de l'élevage de porcs en France", a souligné M. Laisné, alors que "des pays comme l'Allemagne et l'Espagne soutiennent eux leur production".
"L'urgence, c'est d'avoir un prix rémunérateur", a-t-il poursuivi. Jeudi, au marché au cadran de Plérin, qui sert de référence au niveau national, le porc s'échangeait à 1,226 euro le kilo alors que selon les éleveurs, le prix de revient se situe à 1,55 euro environ.
Selon la FDSEA des Côtes d'Armor, 150 à 200 exploitants risquent de disparaître dans ce département en raison de la crise, provoquée aussi par l'embargo russe sur la viande de porcs, alors que la Russie représentait le quart des exportations européennes.