Hermione : ces bretons sur les traces de La Fayette

Ce samedi, après 18 ans de chantier, la frégate Hermione s'élance de La Rochelle vers les Etats-Unis sur les traces du marquis de La Fayette. A bord, pour ce voyage de trois mois, 80 marins dont une majorité de bénévoles, qui vont se relayer au cours du périple. Parmi eux, une quinzaine de bretons.

Ils sont 160 bénévoles, venus de toute la France, à avoir été choisis parmi 800 candidats. Ils vont se relayer lors du voyage de la réplique de la frégate de La Fayette, qui en 1780 était allé apporter l'aide de la France aux insurgés américains. Ils ont tous été formés pour manoeuvrer le bateau. Ils ont dû prouver leur capacité à monter dans la mâture sans avoir le vertige. Ils ont appris quelques 300 termes marins techniques.

80 membres d'équipage

Au XVIII ème siècle, il y avait 196 hommes sur le bateau. Pour cette traversée de l'Atlantique, ils seront environ 80 en permanence et seulement une quinzaine de marins professionnels. L'équipage mixte sera composé d'1/3 de femmes et de 2/3 d'hommes.

Tous sont plus que motivés, heureux et fiers de faire partie de cette grande aventure maritime. Les gabiers, ces matelots affectés à travailler dans la mâture aux manœuvres et à l'entretien du gréement, composent la majorité des volontaires de l'Hermione. Ils sont étudiants, pompiers, infirmiers, etc ...

Une traversée fatiguante

Même privilégiés, les bénévoles, d'une moyenne d'âge de 27 ans, savent que les deux mois de mer pour rejoindre l'autre côté de l'Atlantique seront sans aucun doute une partie de plaisir mais pas forcément une traversée de tout repos. Le voyage s'annonce très physique. Répartis en trois équipes : bâbord, tribord, milieu, ils vont travailler 4 h, dormir 8 h puis revenir travailler 4 heures. Et pour dormir, il faudra se contenter de dortoirs mixtes avec le confort spartiate de hamacs ou de bannettes. Sur l'Hermione, intimité et grand luxe ne seront pas les priorités.

Une quinzaine de bretons

Parmi tous ces bénévoles, une quinzaine de bretons dont Mélanie, une jeune Morbihannaise de 25 ans, qui travaille dans un chantier naval mais n'avait jamais navigué sur un vieux gréement. Elle descend jusqu'aux Canaries puis participera ensuite à 6 des 12 étapes prévues outre Atlantique. Elle aussi a dû dompter le mal de mer et apprendre à maîtriser sa peur pour monter en haut du mât.

Dans l'équipage également, Simon, qui a suivi une formation de voilerie à Douarnenez. Embarquer sur l'Hermione était une évidence. Il est au départ et restera un peu plus de deux mois à bord avant de regagner la France.

Isabelle Rettig et Thierry Bouilly se sont rendus à La Rochelle, à la rencontre de ces jeunes passionnés avant leur voyage initiatique vers l'Amérique.
Lieu : La Rochelle (17) Intervenants : Mélanie Le Floch, gabière - Simon Brochard, gabier - Jonathan Morvan, adjoint au chef de tiers / Reportage : I. Rettig - T. Bouilly

 

L'Hermione : une frégate de 1778
L'Hermione fait partie d'une série de quatre frégates mises en chantier à partir de 1778 à Rochefort (17), l'arsenal édifié au XVIIe siècle sur instruction du "ministre de l'industrie" du roi Louis XIV, Colbert.
- L'Hermione mesure plus de 65 m de long et 11 m de large.
- Le grand mât culmine à 47 m de hauteur et l'ensemble de l'embarcation pèse 1.200 tonnes.
- Le gréement, en manille et en chanvre, est constitué de 25 km de cordages, tandis que 2.200 m2 de tissu ont été nécessaires pour réaliser la voilure.
Au total, 400.000 pièces de bois et de métal, dont un millier de poulies, ont été reproduites à l'identique.
Le navire est équipé de 26 canons, reproductions de ceux de l'époque, tirant des boulets de 12 livres, d'où son appellation de "frégate de 12".
L'actualité "" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Bretagne
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité