Ce samedi, à l'école de gendarmerie de Châteaulin dans le Finistère, 40 automobilistes interpellés en infraction alors qu'ils manipulaient leur téléphone en conduisant, ont suivi un stage de sensibilisation par la pratique aux dangers du téléphone au volant.
Dans le département du Finistère, l'alcool reste la première cause d'accident mortel sur les routes, juste avant la vitesse. Mais un fléau se propage au volant, celui de l'utilisation du téléphone portable. Lors des opérations de contrôle sur les départementales et en agglomération, le nombre de contrevenants interpellés pour ce type d'infraction ne cessent d'augmenter.
Par exemple, le vendredi 22 mai, les automobilistes verbalisés avec un téléphone au volant représentaient 80% des infractions constatées par la brigade motorisée de Quimper positionnée à l'entrée de Pont-l'Abbé. Un usage qui peut se solder par une amende de 135€ (minorée à 90 € si réglée dans les 15 jours) et 3 points de moins sur le permis. L'an dernier, 3.500 automobilistes ont été verbalisés pour cette raison dans le département.
Téléphone au volant : une pratique qui se multiplie
Selon la Sécurité Routière, téléphoner au volant multiplie par 3 le risque d'accident. Selon une enquête de 2013, 61% des conducteurs âgés de moins de 35 ans lisent leurs SMS en conduisant (et 32% en écrivent). Un chiffre divisé par deux pour les plus de 35 ans.Le smartphone est le seul dispositif qui cumule les quatre sources de distraction qui peuvent détourner l’attention d’un conducteur :
- auditive (l’attention est détournée par ce que l’on entend),
- visuelle (l’attention est détournée par ce que l’on voit),
- physique (l’attention est détournée par ce que l’on fait),
- cognitive (l’attention est détournée par des pensées).
Une première en France
Pour la première fois en France, ce samedi, un stage de sensibilisation aux dangers du téléphone au volant était organisé à l'école de gendarmerie de Châteaulin. Ce stage de 2 heures avait été proposé à une centaine de contrevenants, en alternative au paiement de l'amende et du retrait de points. Pour autant, seuls 40 contrevenants avaient pu répondre présents.Durant une heure, les automobilistes se sont vu exposer les dangers de cet usage interdit. Puis durant l'autre heure, se tenait un exercice en condition réelle pour pouvoir mieux évaluer les dangers de cette pratique. Alors que l'automobiliste conduisait, il lui était demandé de répondre aux SMS que lui envoyait un gendarme. Au moment de la manipulation du téléphone, un obstacle (un ballon lancé devant le véhicule) ou un événement de la circulation (voiture qui se présente en priorité à droite ou dépassement par une moto) étaient déclenché par les organisateurs pour voir si le conducteur restait maître de sa voiture.
Un exercice criant de réalité
Et les résultats ont été "très parlants" selon un participant à la session. "On se rend bien compte que l'on ne peut pas faire les deux choses correctement en même temps". "Je suis passé deux fois par dessus le ballon, grillé la priorité à droite d'une voiture, à peine aperçu qu'une moto me doublait et je n'ai pas cessé de me retrouver trop à droite ou à gauche sur la chaussée". Un automobiliste qui ne regrette pas sa participation au stage, tellement il a pu évaluer les incidences néfastes de cet usage sur son comportement au volant et sur sa perte d'attention.Ce type de stage qui pourrait certes se renouveler, ne pourra pas être ouvert à tous ceux pris en flagrant délit de manipulation de leur mobile. Le complément de la prévention s'appelle toujours répression.