Selon les dernières données de l'Insee, la situation économique de la Bretagne reste difficile en 2014, notamment dans le secteur de la construction, avec des pertes d'emplois en particulier et un chômage en augmentation. Malgré tout elle est un peu meilleure que la tendance nationale.
L'Insee vient de publier sa dernière étude sur la situation économique de la Bretagne en 2014. Un bilan plutôt négatif mais qui laisse transparaître un peu de mieux pour l'année 2015.
Perte d'emplois et chômage en hausse
Dans la région, l’emploi salarié marchand régresse et enregistre une perte de 2 000 salariés sur l’année 2014. Une baisse, due principalement aux secteurs de la construction, du commerce de détail et de la fabrication de matériel de transport.
Dans le même temps, le taux de chômage repart à la hausse et le nombre de demandeurs d’emploi poursuit sa progression. L’augmentation du nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégories A, B ou C atteint 7,2 %, soit une croissance supérieure à la moyenne nationale (6,4 %). Les personnes de 50 ans ou plus et les chômeurs de longue durée enregistrent les hausses les plus importantes.
Le point noir : le secteur de la construction
La construction demeure le point noir de l’économie. Parallèlement aux destructions d’emplois du secteur, les logements autorisés à la construction, les mises en chantier ainsi que les ventes de logements collectifs ou individuels chutent plus fortement en Bretagne qu’en France métropolitaine.
Dans le transport, malgré une légère reprise des immatriculations de véhicules, les trafics de passagers et de marchandises sont en baisse.
Du côté de l’activité agricole, les résultats sont contrastés selon les filières. Si pour les céréales ils sont plutôt satisfaisants, les filières animales sont affectées par l’embargo russe et les cours en baisse des différents produits animaux, hormis le lait. La tension persiste pour les secteurs porcins et avicoles et les mauvaises campagnes s’accumulent pour les légumes de plein champ.
Des difficultés sociales persistantes
Enfin, les difficultés sociales perdurent. Le nombre de dossiers de surendettement des particuliers augmente légèrement alors qu’il diminue au niveau national. Par ailleurs, même si le nombre de bénéficiaires du RSA rapporté à la population est parmi les plus faibles, 4,8 % contre 7,5 % en France métropolitaine, il a augmenté de 0,3 point dans l’année.
Quelques signes positifs
Malgrè une augmentation du chômage, la Bretagne figure encore parmi les régions ayant le taux le plus faible avec l’Île-de-France, Rhône-Alpes et l’Auvergne. Le taux de chômage breton se situe à 8,9 % de la population active et celui de la France métropolitaine à 10 %.
Après trois années de baisse, la création d’entreprise repart en Bretagne, avec une hausse de 3,1 % supérieure à la moyenne nationale (2,6 %). C'est l’industrie et les services aux entreprises et aux particuliers qui tirent cette croissance. Enfin, les bons résultats réalisés par l’économie touristique en 2013 se sont confirmés en 2014.
Des disparités départementales
Les évolutions d’emploi sont très contrastées selon les départements. L’Ille-et-Vilaine est le seul département créateur d’emplois et a retrouvé son niveau de fin 2007.
Tous les autres perdent des emplois, plus particulièrement le Morbihan qui accuse une baisse de 1,1 % de ses salariés. C’est aussi le département ayant le plus fort taux de chômage de la région (9,5 % de la population active).
Des perspectives encourageantes
Au premier trimestre la reprise de l’activité au niveau national a été meilleure que prévu puisque la croissance a été de 0,6 %, et les premières données disponibles sur 2015 montrent que la Bretagne semble bénéficier de cette embellie.
L'interview d'Olivier Léon, chef de service études et diffusion INSEE