Mercredi après-midi, le gardien actuel du Cesson Rennes Métropole Handball, Mikael Robin, était auditionné au tribunal de Montpellier. Il fait parti des 16 prévenus poursuivis pour des paris enregistrés lors du match de handball Cesson-Montpellier, en mai 2012. Il était alors gardien de Montpellier.
Parmi ces joueurs poursuivis en justice depuis lundi à Montpellier, Mikaël Robin, l'un des 3 gardiens de but héraultais présents lors de ce match. Au MAHB de 2010 à juin 2014, il est aujourd'hui gardien de l'équipe bretonne Cesson Rennes Métropole Handball, celle là même qui était opposée à Montpellier lors du match des paris suspects.Son audition à la barre s'est tenue ce mercredi après-midi juste avant celle des frères Karabatic, les stars du club héraultais.
Il assure ne pas avoir parié
C'est en T-shirt manches courtes, les mains croisées devant lui que le joueur s'est exprimé d'une voie forte et claire à la barre. Le gardien de but de Cesson a tout d'abord précisé qu'il avait bien participé au match du 12 mai 2012, notamment lors de la première mi-temps. Il a rapidement assuré "ne jamais avoir parié"."A Montpellier, les blessés sont à part. Ils s'entraînent à part. Donc, j'ai à peine croisé mes camarades." (NDLR : il venait d'être absent 7 mois sur blessure). "Ce jeudi-là, je suis content, je reprends vie, je vais jouer, j'entends parler de la cagnotte, de la caisse noire".
Interrogé à propos de cette "cagnotte de 6.000 €" dont une partie aurait servi à financer les paris, le gardien a répondu : "Les 7 joueurs et le staff, on cotise, on ne sait pas ce qui il y a dedans". La cagnotte a pour objectif de financer un voyage de fin de saison, Ibiza cette année là pour 17 personnes inscrites.
Les paris non autorisés
"Je suis très conscient que nous n'avons pas le droit de parier et nos compagnes non plus" a affirmé avec force Mickaël Robin. "Chaque année on a des réunions au club : pas de dopage, pas de paris. On sait!".Sur les éventuels paris de ses coéquipiers, il a ajouté "Cela ne me choque pas. Ils ont parié cela les regarde !"
Mikaël Robin a également été interrogé sur des échanges de SMS avec sa petite amie Sandra à propos des paris. A la question du président qui lui a demandé ce que signifiait cet échange, le handballeur lui a répondu : "Cela veut dire que Sandra veut parier. Mais à ma connaissance, elle n'a pas parié." (NDLR : Sandra Maglott a bénéficié d'un non-lieu)
Mauvaise foi ?
Le procureur a relevé la mauvaise foi du gardien, qualifiant de ridicules les déclarations de Mickaël Robin. Selon lui le joueur en sait beaucoup plus et se dissimule derrière sa petite amie.Son poste à Cesson aujourd'hui
Le procureur, Patrick Desjardin, a terminé l'audition de Mickaël Robin en lui demandant où il jouait aujourd'hui. "A Cesson" lui a répondu le joueur. D'où la question du procureur "La boucle est bouclée et cela ne les gêne pas ?". "Cesson n'a jamais douté de mon intégrité" lui a répondu Mikaël Robin d'une voix forte avec de la colère dans les yeux. (NDLR : Cesson a retiré sa plainte au moment de l'embauche de Mikaël Robin en mars 2014).Gardien d'exception
Après avoir été piqué au vif par le procureur, Mickaël Robin a été ensuite interrogé par Maître Gallix, son avocat. Ce dernier s'est attaché à détendre l'atmosphère en parlant handball. Il a appuyé sur les performances de son client et s'est étonné qu'on puisse l'accuser d'avoir levé le pied en première période du match incriminé.Il a entre autre cité une analyse de phase de jeu. L'une dans ce match contre Cesson, l'autre contre St Raphaël où dans les deux rencontres Mikaël Robin fait le même geste d'arrêt. Il s'est étonné que son client soit considéré comme tricheur dans un cas et pas dans l'autre.
Rappel de l'affaire
Nikola Karabatic triple champion du monde et 7 autres joueurs ou anciens joueurs du MAHB sont renvoyés devant le tribunal de grande instance de Montpellier pour escroquerie ou tentative d'escroquerie aux dépens de la Française des Jeux. Ils sont accusés d'avoir misés, le 12 mai 2012, sur la défaite de leur équipe lors de la première mi-temps de la rencontre Cesson-Montpellier.Les paris ont été réalisés avec des proches, engagés à la même heure, dans différents débits de tabac de Montpellier et des environs de Rennes et de Paris pour un montant de plus de 100 000 euros. Le procès doit durer deux semaines jusqu'au 26 juin au palais de justice de Montpellier.
Contacté ce lundi, le club du Cesson Rennes Métropole, nous a fait savoir qu'il ne souhaitait pas faire de déclaration sur le procès.