Sur la pointe Finistère, la Marine Nationale a installé la Flottille 33F. Spécialisée dans les missions de combat naval, avec ses hélicoptères Caïmans, elle opère également pour des missions de sauvetage (SAR - Search And Rescue) quand la SNSM ou personne d'autre ne peut sortir en mer.
La Flottille 33F voit le jour en 1957 sur la BAN de Lartigue en Algérie. Ses missions principales sont alors des évacuations sanitaires et le ravitaillement des troupes. L’hélicoptère devient un vrai système d’arme, il accompagne des porte-avions et ses missions d’assaut évoluent. Après l’Algérie, sa base sera en métropole, d’abord à Saint-Raphaël puis elle rejoint Saint-Mandrier en 1964.
C’est à partir de 1995, que la 33F développe sa capacité d'opérations de recherche et sauvetage.
Octobre 1999, la flottille est mise en sommeil.
En 2011, c’est la renaissance de la Flottille 33F. Elle sera basée à Lanvéoc Poulmic dans le Finistère. Elle est équipée d’hélicoptères « Caïman » (NH90), successeurs des « Super frelons » connus du grand public pour ses opérations de sauvetage en mer
Aujourd’hui, 193 personnes travaillent à la Flottille 33F dont 55 navigants (pilotes, assistants pilotes, tacticiens, treuillistes, plongeurs). Parmi eux il n'y a que 4 femmes. La flottille compte 7 hélicoptères Caïmans. Ils sont en alerte 24h sur 24, 7 jours sur 7 365 jours par an.
Le réalisateur, Grégoire Gosset, s’est arrêté sur une des missions de la 33F, le sauvetage en mer. Il est allé à la rencontre et a partagé le quotidien de ces hommes et ces femmes qui n’hésitent pas à risquer leurs vies pour sortir des gens de mer d'un naufrage en pleine tempête, menacés de mort par l'océan. Depuis 2011 , la 33F a effectué 850 missions de secours et sauvés 500 personnes.
C'est un métier extraordinaire. Il n'y a rien de plus gratifiant que d'aller sauver des vies en mer. On n'est jamais rassasié de cette adrénaline là.
En mer, quand les distances sont trop grandes pour les canots de la SNSM, quand l'urgence est absolue pour un blessé grave à bord d'un chalutier ou sur un naufrage, ce sont eux qui interviennent souvent dans des conditions météo extrêmes. Ils sont le dernier recours pour les marins en danger.
Grâce à eux, ceux qui avaient perdu tout espoir de s'en sortir, ceux qui faisaient face à la mort dans une mer déchaînée, peuvent témoigner.
Deux questions à Grégoire Gosset, le réalisateur:
Quels sont les choses qui vous ont donné envie d’aller à la rencontre de ces hommes et ces femmes ?
J'ai voulu faire ce doc car cette flottille se situe au croisement de plusieurs de mes passions : la côte bretonne, les gens de mer et l'aéronautique.
Bien qu'ils aient des ailes, les marins de la 33f sont d'authentiques gens de mer ; ils aiment l'océan autant qu'ils le craignent et font preuve d'une grande humilité face à sa beauté et ses dangers. Mieux que personne, ils en connaissent les pièges mortels et les splendeurs.
Il y a un esprit spécifique à la 33F ?
Dans une flottille de sauvetage en mer, l'esprit est très particulier, très caractéristique.
D'abord, comme dans toutes les flottilles et escadrilles du monde, on retrouve des gens qui ont un point commun. Ils ont tous réalisé un rêve de gosse : devenir pilote et voler. C'est un point qui fait la différence avec beaucoup de milieux professionnels: vivre son rêve au quotidien est un phénomène qui a tendance à mettre les gens de bonne humeur, à leur donner un bon esprit (ce qui est très agréable pour le visiteur/observateur).
On retrouve à la 33f cette vigueur, cette force, cette énergie des gens véritablement passionnés, prêts à tout pour bien faire leur boulot, prêts à risquer leur vies pour celles des autres, engagés à 100% dans le service publique et dans le service au public.
C'est très stimulent de partager des moments avec des gens courageux, généreux, ultra compétents et modestes !
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