Une magistrate enregistrée à son insu met en cause la Société Générale et la hiérarchie de Jérôme Kerviel. L’ancien trader demande une révision de son procès.
"Quand vous en parlez, tous les gens qui sont un peu dans la finance, ils rigolent, sachant très bien que la Société générale savait. (...) La Société générale savait, savait, c'est évident, vident".
Voici les mots de l’ancienne vice-procureur au parquet, enregistrée en juin 2015 et citée par Médiapart et 20 Minutes.
La magistrate se confie alors à Nathalie Le Roy, la policière de la Brigade financière qui avait été en charge de l'enquête, et qui a elle-même exprimé ses doutes sur le dossier et l'enregistre à son insu.
La banque a dénoncé aussitôt de "pseudo-révélations" et "une nouvelle manipulation médiatique", alors que l'ancien trader demande lundi la révision de son procès.
L'idée que la Société Générale connaissait les prises de risques colossaux sur les marchés de l'ancien trader et qu'elle les a couvertes est l'un des principaux axes de défense de Jérôme Kerviel.
Déclaré coupable en première instance et en appel, Jérôme Kerviel a été condamné définitivement à cinq ans de prison dont trois fermes en avril 2014, mais la Cour de cassation avait rejeté la somme de 4,9 milliards d'euros de dommages-intérêts demandée par la Société Générale, soit l'équivalent de sa perte, en reprochant à la banque d'avoir failli dans ses mécanismes de contrôle.