Les agriculteurs bio sont en colère. Le ministre de l'agriculture Stéphane Travert a annoncé qu'il n'augmenterait pas les aides à l'agriculture bio. Les besoins, les demandes des consommateurs ne cessent de croître, mais faute d'aides, les conversions risquent d'être difficiles.
"A tort et à Travert", "en Travert de la gorge"… Patrick Guillerme affûte ses slogans contre le tout nouveau ministre de l'agriculture. La première annonce de Stéphane Travert ne passe pas.
"Quand on parle de moralisation de la vie politique, ce n'est pas seulement les emplois familiaux, c'est aussi être élu sur un programme, sur des ambitions" argumente--t-il, "il y a eu des ambitions affichées sur l'évolution de notre système agricole et alimentaire. Là le compte n'y est pas".
La politique agricole commune est divisée en deux piliers. Dans le premier, des aides aux revenus, qui concernent tous les producteurs. Dans le second, des mesures spécifiques pour l'agriculture biologique ou les zones de montagne.
Les gouvernements peuvent transférer jusqu'à 15% du premier pilier vers le second. La France a choisi de se limiter à 4%.
Très insuffisants pour les producteurs bios, qui ont besoin d'aide pour la reconversion. "La reconversion, cela implique de changer de système, l'arrêt des engrais, des phyto-sanitaires, donc il y a forcément une baisse de production de 20 à 30%, parfois plus" explique Patrick Guillerme, " tout en étant payé au prix du conventionnel, donc c'est impossible de tenir sans aides".