Des aides non-versées pour payer la nounou sèment la pagaille

La réforme du Complément du mode de garde, cette aide destinée aux parents qui emploient une nounou, entraîne de nombreux dysfonctionnements depuis sa mise en place. Censée simplifier la vie des familles, elle a entraîné le non-versement de milliers d'euros d'allocation à de nombreuses familles.

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La réforme du CMG, le complément de libre choix du mode de garde, l'aide versée aux parents qui emploient une assistante maternelle, devait simplifier la vie des familles. Mais depuis sa mise en place en mai 2019, des milliers de foyers se retrouvent avec des aides largement amputées. Et ils font face à un imbroglio inextricable.

Des arriérés d'aides non-versées pouvant atteindre plus de 1000 euros


Pour certaines familles, la plateforme informatique Pajemploi, qui traite les demandes d'aide, indique que leur CMG est supprimée ou diminuée, ou que les cotisations sociales de leur assistante maternelle leur seront prélevées, ou enfin que leurs enfants ne sont plus enregistrés. Certains foyers, qui touchent jusqu'à 468 euros par mois pour pouvoir payer leur assistante maternelle ou leur garde à domicile, attendent toujours de percevoir plusieurs milliers d'euros. 

C'est le cas d'Emmanuelle Omnès, dont les arriérés d'aides non-versées s'élèvent à ce jour à 950 €. Cette technicienne-biologiste installée dans le Finistère percevait 460€ de CMG par mois pour payer les nounous de ses deux enfants en bas âges. Depuis la réforme intervenue en mai 2019, elle ne perçoit plus que l'aide destinée à la garde de l'un de ses enfants, soit 295€/mois. Il manquerait 165€ d'aide chaque mois, tandis que ses enfants sont tous deux éligibles à percevoir cette aide, calculée en fonction de leur âge et des revenus du foyer.

Malgré ses multiples démarches auprès du centre Pajemploi, et auprès de la CAF qui gérait ces aides auparavant, Emmanuelle ne constate aucune amélioration dans le versement du "complément" depuis 6 mois. Elle s'apprête à entamer une procédure judiciaire contre la plateforme Pajemploi, accompagnée par la protection juridique de son assurance personnelle. 
 

Un bug dans le transfert des dossiers


"Je n'était pas contre cette réforme. Mais normalement on devrait faire des essais avant, pour voir si ça marche, leur nouveau logiciel informatique", estime Emmanuelle Omnès. "Là, rien n'a été anticipé, je trouve cela écoeurant de mettre des milliers de familles dans la difficulté."
Elle a rejoint un collectif sur Facebook, Familles en lutte,  qui engrange de nouvelles inscriptions depuis ce week-end.  

De son côté, Pajemploi lui a adressé un courrier souligant que "pour plus de 98% des employeurs (les familles), soit près de 840 000 personnes, la mise en place de cette réforme s'est correctement réalisée." Le service admet néanmoins, pour certains foyers, "des difficultés techniques liées à des problèmes de récupération des données qui servent au calcul des prestations."

 





 
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