C'est une première pour Juliette Pêtrès et Alan Roura! Les deux jeunes navigateurs qui avaient participé à la Route du Rhum en novembre dernier, prendront ensemble le départ de la Transat Jacques Vabre le 25 octobre prochain au Havre. Une course qu'ils préparent actuellement à Lorient.
Sous une ciel azur, ils s'affairent chacun de leurs côtés. A Juliette, la pharmacie, les fichiers météo, la com pendant qu'Alan peaufine les petits réglages techniques, à plat ventre sur le ponton. Car à 25 jours du départ, il reste encore beaucoup à faire pour qu' Exocet-Club103 soit au top de sa forme.
Cure de jouvence
Le class 40 a beaucoup souffert lors de la Route du Rhum (notamment lors de la tempête de la première nuit qui a contraint Alan à abandonner dès Roscoff) et depuis mars, le marin suisse a consacré tout son temps à la remise en état du bateau. Les safrans ont été refaits et viennent juste d'être installés. Quant à la grand voile, elle est toute neuve et les deux skippers n'ont qu'une hâte: la tester au large de Lorient. Les deux marins se sont livrés aussi à une opération "collage de stickers" en posant sur la coque un autocollant dont Alan n'est pas peu fier. Là où habituellement s'affiche le nom des sponsors, lui a choisi de rendre hommage à son père en une phrase:" je dédie cette course à un père hors du commun".Tel père, tel fils
Il faut dire que sans Georges Roura, Alan ne serait pas sur les pontons de Lorient aujourd'hui. Ferblantier-zingueur à Genève et passionné de voile, Georges Roura a entraîné une partie de sa famille dont Alan, 8 ans à l’époque, dans un voyage au long cours. C'était en 2001, le périple sur les mers du monde devait durer un an, il s’est finalement prolongé pendant... 10 ans. Lorsqu'il rentre en Europe, Alan a 19 ans et une seule idée en tête: trouver un bateau et se lancer dans la course au large. De rencontres en coups de chance, il participe à la mini transat en 2013 ( il termine 11ème) puis à la Route du Rhum l'an passé sur ce Class 40 qu'il loue à un Rochelais. Une aventure de courte durée!
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Juliette aux Pays des Merveilles
Pour la Jacques Vabre, Alan devait partir avec son père, qui bien qu’étant un marin aguerri n'a jamais disputé une course de sa vie. Un moment que tous les deux préparaient depuis des mois. Mais Georges Roura a dû renoncer, victime d'ennuis de santé et très vite Alan a été obligé de trouver un remplaçant ou plutôt une remplaçante! Et le nom de Juliette Petres s'est tout de suite imposé!Alan et elle se connaissent depuis 2013, s'apprécient et partagent un caractère bien trempé. Juliette, forte de sa belle 19ème place dans la Route du Rhum n'avait qu'une envie: repartir! L'affaire s'est conclue par SMS. Juliette, vétérinaire de métier, venait d'ouvrir une clinique à Belle-Ile en Mer avec une collègue, mais elle a une nouvelle fois choisi de mettre son activité professionnelle entre parenthèses, pour se consacrer à sa passion. “J’ai totalement confiance en Alan” , explique la jeune femme, “on partage l’amour et le respect du bateau. C’était inattendu. On s’entend bien et j’étais sur un nuage quand il a accepté de partir avec moi”.
Route vers Itajaï
Bien sûr, se retrouver à deux dans le même bateau quand on pratique plutôt la course en solitaire, n’est pas chose facile. “C’est un atout pour la navigation, on est complémentaire”, confie Alan, “Mais c’est peut être une mauvaise chose pour le bateau qui sera davantage sollicité. Le but est donc de ménager sa monture pour la mener jusqu’à l’arrivée”. En l’occurence Itajai, au Brésil. A leurs cotés en class 40 , 13 autres équipages qui poursuivront le même but. Franchir la ligne d’arrivée et si possible pas trop mal classés en ayant préservé au maximum bateaux et équipages.Un beau défi que nos deux jeunes marins s’apprêtent à relever avec le sourire de ceux qui n’ont rien à perdre.