Ce lundi soir, le président de la République Emmanuel Macron va prendre la parole pour la première fois après quatre semaines de mobilisation. Le gouvernement a déjà lâché du lest dans ses réformes mais la colère ne semble pas baisser pour autant.
Quand l'appel à manifester commençait à se faire entendre le mois dernier, personne n'aurait pensé que la situation aurait évolué telle qu'on la connaît aujourd'hui.
Désormais, les Gilets jaunes ont réussi à se faire entendre. Alors que le gouvernement Philippe était intransigeant au début du mouvement, il a récemment cédé sur certains points.
Il a notamment annoncé la suppression de la hausse de la taxe sur les carburants prévue en janvier prochain. C'est la hausse de cette taxe qui avait mis le feu aux poudre au début du conflit social, avec une pétition qui dépasse aujourd'hui le million de signatures.
Des demandes qui dépassent le simple usage de la voiture
Un mois après le début des événements, les Gilets jaunes demandent désormais beaucoup plus au gouvernement. La grogne s'est étendue à la gestion entière du pays par Emmanuel Macron et son exécutif. On réclame désormais le retour de l'Impôt Sur la Fortune (ISF), voire même la suppression du Sénat. Dans les manifestations et sur les ronds-points, le slogan "Macron, démission !" se fait largement entendre.
Avant toutes choses, les Gilets jaunes veulent "une augmentation du SMIC, pour redonner du pouvoir d'achat" s'explique l'une d'entre-eux, basée sur la zone commerciale de Langueux dans les Côtes-d'Armor. C'est d'ailleurs sur ce site de blocage récurrent depuis le mouvement qu'ont eu lieu les seuls heurts avec les forces de l'ordre en Bretagne ce samedi 8 décembre, acte IV de la mobilisation.
L'idée d'un référendum d'initiative populaire pour attester ces revendications fait son chemin chez les Gilets jaunes. Ils sont nombreux à le réclamer au pouvoir politique.
Le mouvement va continuer
Alors que le président Emmanuel Macron va s'exprimer ce lundi soir aux Français, un acte V est d'ores et déjà programmé pour le samedi 15 décembre.
Les Gilets jaunes ne sont plus tous seuls. Les agriculteurs et lycéens commencent à s'agiter et des actions sont déjà prévus dans la semaine. Le gouvernement fait face à une fronde de plusieurs secteurs d'activité.
Des attentes du côté des forces de l'ordre aussi
Une situation qui se complique pour le gouvernement : en parallèle, les forces de l'ordre sont à bout de souffle. Avec 30.000.000 d'heures supplémentaires non-payées, les policiers sont au bord de la rupture. Leurs syndicats dénoncent "un manque de moyens. Le matériel est défaillant et on a appelé en renfort des collègues qui n'ont pas dans leurs formations des actions de maintien de l'ordre" explique un syndicaliste de la police.
"Les forces de l'ordre ne pourront pas tenir bien longtemps" alarment leurs représentants. Ils invitent le gouvernement à mettre fin le plus rapidement possible au conflit social actuel.
Une chose est sûre : tous attendent des réponses concrètes de la bouche du président de la République ce lundi soir.
Intervenants :
- Dany Simon-Bun-Chuor : porte-parole "Le Pouvoir du Peuple 22"
- Alexandre Guillemo : Gilet jaune
- Philippe Boussion : secrétaire régional Pays de la Loire Unité SGP Police