Les délégués africains venus au salon international de l'élevage, le Space, à Rennes, se montrent gourmands de technologies nouvelles, de l'insémination aux méthodes de construction, pour renforcer leurs méthodes de production fragiles en s'inspirant du modèle français.
Les délégués africains venus à Rennes ressentent tous le besoin d'un "accompagnement technologique" et de formations pour s'adapter à une conjoncture fragile. "Nous sommes ici parce que nous voulons nous inspirer du modèle français", assure à l'AFP Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre ivoirien des Ressources animales. Il vient au Space pour la troisième fois, à la tête d'une délégation de 60 opérateurs publics et privés.
Former les agriculteurs
Venu de Guinée et spécialisé dans la commercialisation des produits avicoles, notamment les oeufs, Kaba Yousfa souligne le besoin de formation des agriculteurs et "l'archaïsme" des méthodes d'élevage du paysan local. "L'élevage au sol est beaucoup plus exposé chez nous. Nous n'avons pas de batteries, et nous avons de grands problèmes d'hygiène", reconnaît-il.Jean-Pierre Konan Banny est le coordonnateur d'un projet phare gouvernemental ivoirien de gestion intégrée de fermes d'élevage, avec 10 stations d'amélioration des performances des animaux. Un projet qui s'est développé avec l'appui des partenaires du Space. "Ici, on vient repérer les animaux et, s'ils nous convainquent, on achète leurs semences pour l'insémination chez nous", explique-t-il.
Un salon plus professionnel, moins politique
Ibrahima Ndoye est lui délégué par Promosalons, société basée à Dakar, "qui donne des outils d'aide à la décision de s'installer" en Afrique de l'Ouest. Il vient depuis 15 ans au Space. "Nous préférons ce salon à celui de Paris car il est plus professionnel, moins politique".Le délégué revient sur l’histoire de Moustapha Mbacke. Cet éleveur sénégalais autodidacte, était venu avec lui au Space, il y a 12 ans. "Il a acheté un matériel de 25.000 euros pour mélanger les aliments de bétail. Maintenant il a installé des succursales dans les sept régions du Sénégal. De 10 employés au départ, il en a 150", raconte M. Ndoye.
La santé des vaches présentées par les éleveurs bretons impressionne les délégués africains: "Leurs animaux sont d'une telle robustesse que n'importe qui voudrait en disposer ce soir. Nous voulons nous inspirer du modèle de la Bretagne dans la pêche et l'élevage, transférer les nouvelles technologies appliquées ici.