Mardi, quatre pêcheurs plaisanciers sont partis de Cancale pour pêcher à pied au large du Mont Saint-Michel, sur le banc des Hermelles. Les secours ont retrouvé deux corps mardi soir, un troisième mercredi matin. Une personne est toujours portée disparue. Les recherches ont été suspendues.
Mardi 10 mars à 15h20, le CROSS Corsen a été alerté par le propriétaire d'un bateau. Quatre de ses connaissances, à qui il a prêté son Cap Camarat 5.70, ne répondent plus à ses appels.
Un bateau emprunté pour rejoindre le banc des Hermelles, haut lieu de la pêche à pied en cette période de grandes marées dans la Baie du Mont Saint-Michel.
Le propriétaire du bateau a lancé l'alerte, faute de nouvelles de la part des quatre pêcheurs plaisanciers."Les quatre pêcheurs sont expérimentés et âgés de 60 à 75 ans", confirme le capitaine Geffroy de la compagnie de gendarmerie maritime de Brest.
"Parmi les passagers, il y a au moins un Cancalais", signale le président de la SNSM de Cancale, Jean Kermorgant.
Une panne moteur
Le propriétaire cancalais du bateau l'a prêté à un autre Cancalais. Dès 12h30, le propriétaire du Karigon reçoit un appel, il y a un souci à bord.
Une panne moteur inquiète l'équipage de pêcheurs à pied.
Le propriétaire essaie de les dépanner à distance. Mais quand le propriétaire tente de les rappeler vers 14h, personne ne répond.
"Malgré les recherches, il n'y a aucune trace du bateau", confirme Jean Kermorgant de la SNSM Cancale.
La Société nationale de sauvetage en mer se demande si le dernier corps recherché est encore à bord.
Un important dispositif de recherches
Mardi, l’hélicoptère Dragon 50, alors en survol de prévention autour du Mont Saint Michel lors des grandes marées, a été mis à disposition. "Il était déjà présent sur place donc il a été engagé très rapidement dans les opérations de recherches", assure la préfecture maritime de l'Atlantique.
Un deuxième hélicoptère de la marine nationale a pris le relais, suivi d'équipages maritimes. Ce mardi jusque dans la nuit, la SNSM a mobilisé ses équipes de Cancale, Dinard, Granville, Saint-Malo, Jullouville, Frégates et les Genêts. Une patrouille terrestre des sapeurs-pompiers surveillait depuis la côte.
Les recherches se sont arrêtées vers 3h30 cette nuit.
Ce mercredi matin, le bilan fait état de deux morts. Deux corps ont été retrouvés vers 22 heures mardi soir au niveau de la Chapelle Sainte-Anne et du Vivier sur Mer. Les deux ont déjà été identifiés.
Les recherches suspendues mercredi à 14h30
Les recherches ont repris au lever du jour, vers 7h30, ce mercredi matin puisque deux personnes étaient encore recherchées. Ce mercredi matin, un troisième corps a été découvert au large de Granville. Le corps a été déplacé par le courant cette nuit.
Tous les corps retrouvés portaient un gilet de sauvetage lors du repêchage. Un autre gilet a été découvert, seul, flottant sur l'eau pendant les recherches de la SNSM la nuit du 10 au 11 mars.
Morts par noyade
Une enquête pour identifier les victimes est conduite par la gendarmerie maritime. La brigade de surveillance du littoral a déjà été saisie par le parquet de Saint-Malo.
Si les causes du drame ne sont pas encore connues, la piste accidentelle est privilégiée, a confirmé la procureure de Saint-Malo, Christine Le Crom. Une autopsie des trois corps a été réalisée. Ses résultats prouvent que les trois personnes sont décédées par noyade. Les trois plaisanciers étaient âgés de 61 à 75 ans.
Après plusieurs heures de recherches par l’ensemble des moyens engagés, et faute d’éléments nouveaux, le préfet maritime de l’Atlantique a décidé à 14h30 "de suspendre les recherches par moyens dirigés. Le bilan final fait état de trois personnes décédées en mer et d’une personne encore portée disparue en mer".
La SNSM précise que les recherches "pourraient reprendre en cas de découverte d'indices liés à ce drame" dans les jours ou semaines à venir.
Un drame lié à la météo ?
Selon le capitaine Geffroy de la compagnie de gendarmerie maritime de Brest, "les conditions météo étaient propres. En période de grandes marées, il faut faire preuve de précaution car la météo au large peut être différente".
Le marnage, c'est-à-dire l'écart en mètres entre le point le plus haut et le point le plus bas de la mer lors d'une marée, était entre 8 et 10 mètres. "Les courants étaient très importants", souligne le capitaine Geffroy.
Pour le moment, on ne sait pas comment ont disparu les pêcheurs : si cela est dû à la météo ou à la panne moteur.
D'après les premiers éléments, l'embarcation "sortait de l'hivernage". "Est-ce qu'il y a eu une avarie pour une raison ou pour une autre ? Tant que l'on n'aura pas le bateau, on ne le saura pas", a souligné la procureure de la république de Saint-Malo.