Binic, FIL, Vieilles Charrues... Les festivals bretons prêts à remonter les scènes

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Les festivals bretons devraient être fixés, le 18 février, sur leur feuille de route estivale. La ministre de la Culture annonce qu'il n'y aura pas d'été sans festivals, mais il reste à en dessiner les contours. Assis ? Debout ? Jauges réduites ? "On veut un cadre clair" disent les organisateurs.

A Binic, dans les Côtes-d'Armor, un autre été sans le Binic Folk Blues Festival n'est même pas envisageable. La Nef D Fous, qui organise l'événement fin juillet, planche sur "un format adapté". Ludovic Lorre, son directeur artistique essaie de rester "désespérément optimiste". "On sera bien obligé de réduire la voilure pour assurer des concerts", dit-il.


2021, une édition transitoire à Binic


Ne conserver que la scène principale avec une jauge limitée, c'est l'une des options sur laquelle travaille la Nef D Fous. "C'est compliqué de se projeter, explique Ludovic Lorre. 2021 sera une édition transitoire pour nous. On reviendra à la formule d'origine en 2022".
Seule certitude : la musique résonnera dans ce village de la côte du Goëlo. "Le festival, c'est 1,5 millions d'euros de retombées économiques pour Binic en temps normal. Cette économie, il faut la relancer. Alors même si on ne fait pas un festival comme les autres années, on tient à organiser quelque chose. On a besoin de tous se retrouver".
 

Nous sommes les princes de la pirouette, à Binic. Nous sommes capables de monter un festival en un mois ou deux.

Ludovic Lorre, La Nef D Fous

Auto-financé à hauteur de 85 %, gratuit, le modèle du Binic Folk Blues Festival repose en grande partie sur les recettes tirées de la buvette et de la restauration. Si manger ou boire un verre n'est pas autorisé, l'équilibre risque d'être fragilisé. Et la mise en place d'une billetterie semble inévitable. "Surtout si on doit respecter une jauge. Pour l'instant, on n'a pas de visibilité car le ministère de la Culture n'a pas encore donné le cadre"
 



Roselyne Bachelot l'a dit : elle n'imagine pas un été sans festivals. Au moins un point qui met tout le monde d'accord, que ce soit du côté des organisateurs ou de celui du public. La ministre de la Culture ajoute toutefois : "il y a festival et festival. Ce qui pose des difficultés, ce sont les festivals debout".

 

Vieilles Charrues : "tenter le tout pour le tout"



Reste à savoir dans quelles conditions les festivals bretons pourront relancer la machine cet été. Assis ? Debout ? Combien de spectateurs autorisés ? La discussion entamée avec la ministre de la Culture, après la lettre ouverte que le Hellfest lui a adressée en janvier, est loin d'être bouclée.
Pas plus tard que ce vendredi 12 février, le directeur des Vieilles Charrues assistait à une visio-conférence avec Paris. "Il faudra composer selon les particularités de chacun, indique Jérôme Tréhorel. On échange beaucoup avec les autres festivals pour partager nos analyses, les pistes possibles. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un cadre précis et de savoir si l'Etat accompagnera l'organisation de ces événements".

Le cadre devrait être donné le 18 février. En attendant, depuis la plaine de Kerampuilh, l'équipe des Vieilles Charrues promet qu'elle saura s'adapter. "On est hyper-motivés, plaide le directeur du plus grand festival de France (270.000 festivaliers lors de l'édition 2019, NDLR). C'est clair que l'été ne sera pas silencieux à Carhaix en juillet. On va monter un projet différent et tenter le tout pour le tout".

 

A partir du moment où on connaîtra les contraintes, on pourra s'organiser. En fonction de ce qui sera annoncé, cela permettra aussi à chacun de décider s'il maintient ou pas son festival.

Maryline Lair, directrice Collectif des festivals



Maryline Lair, qui chapeaute le Collectif des festivals, a bien conscience que les conditions seront dégradées. Et qu'il va falloir travailler dans l'urgence. "Les organisateurs de festivals sont en mode préparation avec, en tête, un scénario pessimiste : jauge réduite, position assise, souligne-t-elle. Selon l'évolution de la situation sanitaire, nous espérons néanmoins que la bride se relâchera un peu".
Elle rappelle que les festivals "savent gérer depuis de nombreuses années leur périmètre" et que, à l'approche du printemps et des premiers événements culturels en plein air, il est temps de trancher la question du assis/debout. Autrement dit : avoir une feuille de route claire et "des garanties".


Le FIL, "déterminé"


A Lorient, le directeur du Festival Interceltique (FIL) assure que "l'horizon permet d'imaginer une édition 2021 assez similaire à celle de 2019". Lisardo Lombardia songe surtout aux concerts assis. "En août 2020, on a pu organiser un concert de bagadoù au stade du Moustoir, malgré la crise sanitaire, se souvient-il. Le public était dans les gradins. Pourquoi cela ne serait-il pas possible cette année de le faire, y compris au grand théâtre et au Palais des congrès ?". Encore faut-il que les salles de spectacles rouvrent.

Son inquiétude vise davantage les festoù-noz qui se déroulent forcément debout. "Là, c'est l'inconnu" lâche-t-il. Le directeur du FIL oscille entre enthousiasme et scepticisme. "Une chose est certaine, dit-il, nous ne vacillons pas sur notre détermination à monter un beau festival au mois d'août".

 

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