Ce samedi 30 novembre, le blocage par des professionnels du BTP des dépôts pétroliers de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, Brest et Lorient se poursuit. Conséquence, les automobilistes se sont rué à la pompe par peur d'une pénurie entraînant la fermeture de stations-service dans le Finistère.
Depuis jeudi soir, les dépôts bretons sont bloqués par les artisans du bâtiment et des travaux publics (BTP). Les camions-citernes qui livrent les stations-service ne peuvent se réapprovisionner.
Les manifestants protestent contre la suppression de l'avantage fiscal sur le gazole non routier (GNR), prévu dans le projet de loi de finances pour 2020. Une suppression synonyme à terme d'une augmentation de 10% de leurs charges, selon ces professionnels.
Des files de voitures aux stations-service
Depuis jeudi soir, à l'annonce des blocages de dépôts pétroliers, les automobilistes se sont empressés d'aller faire le plein de leurs voitures. Résultat : des files d'attente de plusieurs dizaines, voire centaines de mètres aux abords des stations-service.
Conséquence, depuis vendredi, un certain nombre de stations-service ont été amenées à fermer en totalité ou en partie, selon la nature des carburants qui leur font défaut. Le Finistère, en particulier les secteurs de Brest et Quimper, semble être le plus touché avec de nombreuses stations indiquées comme étant à sec sur les réseaux sociaux. Le secteur de Lorient connaît le même type de phénomène avec des stations à vides ainsi qu'en Ille-et-Vilaine.
#brest #essence #carburant #stationessence A brest je sors du travail, les stations essence sont déjà en pénurie! J'ai rien compris! Sans déconner personne bosse aujourd'hui! À croire que les gens prennent des RTT pour le #BlackFriday !
— Arnwalden (@MarioKorrigan) November 29, 2019
Des" comportements lamentables"
Non loin de Brest, un responsable de station-service confie que devant le risque créé par les files de voitures à l'arrêt sur la quatre voies en vue d'accéder à son établissement, il a pris la décision de fermer sa station. Et de dénoncer des comportements lamentables. Alors qu'il avait limité le plein à 30€ puis 20€ par voiture, il a pu constater que de nombreux automobilistes faisaient deux, voire trois passages, "quitte à ne mettre que 5€ au troisième passage". Sans parler de "ceux qui remplissent en cachette des jerricans" ou "d'autres qui ont un comportement agressif".
Rumeur de blocage des raffineries + carburant à prix coûtant chez https://t.co/983s1NW1FH + petits vieux affolés par une pénurie alors qu’ils font 50 kilomètres dans le mois = file d’attente interminable
— Matoche ? (@ehcotam) November 30, 2019
CQFD
Des facilités de circulation pour les transporteurs d'hydrocarbures
Afin d'améliorer l'approvisionnement des stations-service, le gouvernement a décidé d'assouplir temporairement le temps de conduite pour le transport d'hydrocarbures, selon un arrêté paru samedi au Journal officiel.
Cet arrêté, qui s'étend jusqu'à mercredi inclus, permet aux opérateurs de transport d'hydrocarbures de dépasser au maximum de deux heures la durée de conduite journalière. La durée maximale de conduite hebdomadaire pourra, elle, être dépassée dans la limite de huit heures.
Cette décision est prise "considérant que l'approvisionnement national en carburant est gravement perturbé par un mouvement social bloquant l'accès à de nombreux sites de dépôts pétroliers", souligne le texte, qui évoque "un cas d'urgence". "Les distributeurs de carburants sont contraints soit d'attendre que l'accès à ces sites soit libéré, soit de se ravitailler à d'autres dépôts, plus éloignés", ajoute l'arrêté, "considérant que cette situation nécessite d'accélérer et de fluidifier la logistique des hydrocarbures pour assurer l'approvisionnement régulier du pays et éviter le risque de pénurie".