Bretagne : des projections de l'Institut Pasteur prévoient une saturation des places en réanimation à la mi-novembre

Une modélisation réalisée par l'Institut Pasteur au niveau régional et national le 29 septembre dernier envisage une accélération du nombre de patients en réanimation à partir de mi-octobre, avec même une saturation en novembre. Mais attention, il ne s'agit que de projections mathématiques.

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8% au 29 septembre, 36% à la mi-octobre, 215% à la mi-novembre. Voici les taux prévus d'occupation des lits en réanimation par des patients Covid en Bretagne qui apparaissent sur la carte ci-dessous. Des chiffres assez alarmistes, obtenus par les chercheurs de l'Institut Pasteur, selon une modélisation mathématique, à partir d'une probabilité de passage en réanimation de 14%.
 

En bref, des projections réalisées à un instant T, avec un certain nombre d'hypothèses fluctuantes. Le ministre de la Santé Olivier Véran, accompagné d'Arnaud Fontanet, chercheur à l'Institut Pasteur, membre du conseil scientifique les ont présenté en conférence de presse le 1er octobre.
 
 

Faut-il s'en inquiéter ?

 
  • Ce ne sont que des hypothèses de travail

Si le Professeur Yves Le Tulzo, chef du service de réanimation médicale au CHU de Rennes, regarde ces données avec attention et ne les remet pas en cause, il reste mesuré. "Ce sont des projections élaborées de façon mécanique, mais finalement la clé est dans le comportement de la population. On ne sait pas parce qu'on ne l'a pas expérimenté, comment le fameux R0 (taux de reproduction du virus) va évoluer, en fonction de l'attitude des gens."
 
  • D'autres prévisions en Bretagne

Même avis du côté du Professeur Matthieu Revest, infectiologue au CHU de Rennes: "Ces projections sont certes fiables car méthodologiquement bien faites, mais elles n'ont pas valeur de vérité, ce ne sont que des hypothèses de travail et nous n'avons pas besoin de cela pour savoir qu'il faut contrôler l'épidémie." Et d'ailleurs, selon l'infectiologue, ces hypothèses ne sont aujourd'hui pas privilégiées. "Nous pensons que nous allons avoir un nombre important mais stable de cas, qui ne vont pas saturer les capacités de réanimation mais plutôt les occuper en grande partie."
 

Une marée montante mais pas une seconde vague


Une situation que semble confirmer l'état du service de réanimation du Professeur Le Tulzo. Actuellement 6 malades occupent les 24 places de réanimation et l'heure n'est donc pas à la panique. "Il y a effectivement une marée montante, mais on n'est pas dans une seconde vague, ni ici à Rennes, ni à Brest." Les derniers chiffres de l'Agence Régionale de Santé en Bretagne affichent pour l'ensemble de la région vendredi 2 octobre 19 places de réanimation occupées sur les 164 existantes en période "de routine". Pour donner un repère, pendant le confinement, 439 places de réanimation avaient été occupées, impliquant des déprogrammations d'opérations.


Des inquiétudes malgré tout


En revanche, ce qui inquiète le Professeur Revest c'est qu'il existe déjà une tension importante, préalable au Covid, dans ce secteur de la réanimation. Les moyens ont certes été renforcés, avec du personnel adapté supplémentaire et environ 10% de lits aussi en plus. "Mais on ne peut pas multiplier à l'envie le nombre de lits, car il faut du personnel très hautement qualifié et ce n'est pas toujours facile à recruter."

Par ailleurs second sujet de crainte, celui lié à la durée de l'épidémie. "On part sur la durée et c'est cela qui va être compliqué. Il faut que l'épidémie de grippe soit la plus faible possible. L'hôpital va tenir certes mais ce sera au prix d'une sollicitation très longue du personnel et de beaucoup de fatigue."

Mais comme le précise le Professeur Le Tulzo, apportant une note d'espoir : "Par rapport au mois de mars, il y a eu des ajustements thérapeutiques et une meilleure gestion respiratoire, qui entraîne une réduction de la durée des séjours d'hospitalisation et une baisse de la mortalité." 

 
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