Bretagne: les salariés santé-sociaux se mobilisent

Ils ont perdu 18 à 20 % de pouvoir d'achat en six ans et sont aujourd'hui bien décidés à obtenir des augmentations de salaires. Ils travaillent dans des maisons de retraite, des foyers d'handicapés ou des cliniques mutualistes du secteur privé associatif et demande une plus grande reconnaissance.

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Aujourd'hui à la Clinique mutualiste de la Sagesse tous les blocs opératoires sont fermés. Bien qu'au moins 60 salariés aient été assignés à prendre leurs postes pour assurer un service minimum, près de 60% des effectifs sont en grève. Devant l'entrée de la clinique environ 200 salariés chantent leurs slogans et brandissent des pancartes pour afficher leurs revendications.

Des salaires gelés depuis 2010

C'est un mouvement lancé par la Cfdt Santé-sociaux pour soutenir des négociations de salaires pour les infirmières, aide-soignants, éducateurs, AMP (aide-médico-psychologique) et tous les salariés d'établissements d'accueil pour handicapés, de maisons de retraite, EHPAD et de cliniques mutualistes. A mon arrivée, Catherine Guilleau, la secrétaire générale Cfdt Santé-Sociaux d'Ille-et-Vilaine veut éclaircir les choses :" il  y a trois secteur dans nos métiers. Le secteur public, le secteur privé commercial et le secteur privé associatif. Par exemple les associations de parents d'enfants handicapés." Dans ce dernier secteur ces salariés ne bénéficient même pas des mesures accordées dans la fonction publique hospitalière. Ainsi des infirmieres ayant 9 ans d'ancienneté constatent un écart avec l'hopital public de 155 euros par mois.

Une proposition des employeurs à hauteur de 0.02% d'augmentation !

Selon Mickael Manzoni secrétaire adjoint Cfdt de cette branche et délégué syndical central de l'ADAPEI, qui compte environ 1000 salariés pour une cinquantaine d'établissements rien qu'en Ille-et-Vilaine, le mouvement est significatif de l'injustice ressentie.

" Nos responsables syndicaux ne s'attendaient pas eux-mêmes à une telle mobilisation. Ces dernières années la Cfdt s'est attachée surtout à revendiquer de meilleurs conditions de travail. Mais là ce sont les salaires qui s'effondrent. La majorité des personnels ont des petits salaires, et nous pensions seulement appuyer nos revendications avec quelques débrayages. Mais la réaction démontre que le sujet des revenus devient très sensible, la faute à la proposition ridiculement mince des employeurs : 0,02%..." . 
 

Des établissements en grève dans tout le département

A Saint-Malo, Dinard, Fougères, Redon, comme à Rennes, les établissements se mobilisent fortement depuis 7 heures ce matin. Une manifestation avait lieu à Rennes à la Poterie devant le siège de l'ADAPEI qui dirige une cinquantaine d'établissements dans le département. Une autre à la maison de retraite de Liffré ou à la Maison d'Accueil Spécialisé de Chavagne, au Centre de ré-éducation de Saint-Helier à Rennes etc. La mobilisation dans les autres département n'est pas encore estimée.

Des salaires en dessous du SMIC

Laurence Ronsin, déléguée syndicale de la clinique mutualiste veut souligner à quel point les employeurs semblent se moquer de leurs revenus: "Avec les revalorisations successives même faibles du SMIC depuis 2010, au moins quatre échelons de nos grilles de salaires se retrouvent en dessous du SMIC. Par exemple pour une aide soignante, comme c'est interdit de payer une personne en dessous du SMIC, il y a une prime de compensation !"


Employeurs et financeurs se renvoient la responsabilité 

 L'organisme représentant les employeurs associatifs du secteur social, médico-social et sanitaire, le Nexem, bénéficie du CICE comme les employeurs privés, mais ce budget s'évapore ailleurs que dans l'emploi et la revalorisation des salaires.
 

Pour Mickaël Manzoni l'attitude des employeurs est irresponsable:

Nous avons du mal à trouver des interlocuteurs pour négocier

Le délégué syndical ajoute : "Jean‐Luc Chenut, Président du Conseil départemental d’Ille et‐Vilaine donc l'un de nos financeurs, nous a renvoyé à notre employeur au prétexte que nous ne sommes pas salariés du Conseil général. Comme s'il n'avait pas de responsabilité politique ! Même chose pour Agence Régionale de la Santé qui dépend directement du ministère de la santé et qui donne la consigne aux établissements de veiller à la qualité d'accueil des résidents dans les période de grève et de réquisitionner des personnels, mais ne veut même pas connaitre l'ampleur de la mobilisation. De son coté l'employeur ADAPEI renvoie aux financeurs."

Les négociations devraient s'ouvrir dans les jours à venir.




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