La série photographique de Charles Freger, Bretonnes, sublime les coiffes et les costumes. Cornette du Trégor, Coiffe le Coq, Toukenn, elles sont au premier plan d'un travail photographique qui se décline, à partir du 6 juin, dans quatre musées de Bretagne.
Charles Freger a visité un nombre de cercles celtiques impressionnant, s'appuyant sur les fédérations War’l Leur et Kendalc’h.
Comme une obsession, les coiffes, les costumes, mais aussi les postures ont guidé le photographe, qui réalise ici sa plus longue série, entamée en 2011. Son objet, ce sont les "communautés inactuelles". Dans les cercles celtiques, comme chez les apprentis sumos ou les gardes royaux, l'organisation collective implique le port d'une tenue vestimentaire. Elle relie des individus, jeunes, marqués par la société contemporaine et la mondialisation, mais garants d'une histoire culturelle, d'une tradition séculaire.
Avec Bretonnes, Charles Freger a à nouveau cherché des personnages jeunes, qu'il a choisis sans casting. Son mode opératoire, détaillé dans le dossier de présentation, a toujours été le même : "une prise de vue en extérieur, un souci de la pose, l’usage du flash qui dégage la silhouette de son environnement et la volonté d’imprimer à ses portraits in situ, au-delà du simple enregistrement, une expression de mise en scène doublée d’une esthétique de l’immobile."
"Dès l’origine du projet", explique Charles Fréger, "j’ai pensé à l’écran afin de me focaliser sur le costume au premier plan et d’obtenir un rendu assez doux, presque du pastel, entre le fond et la coiffe. C’est à double tranchant : ça neutralise, mais ça permet de créer un territoire sur place, et donc de faire abstraction".
Un sujet, quatre expositions
Le travail démarre en 2011 lors d'une résidence au centre d'art et de recherche de Gwin Zegal de Guingamp. Pas étonnant dès lors que l'on retrouve une exposition qui retrace l'univers du photographe. Mêlant à la fois 35 portraits issus de la série «Bretonnes», en grands formats, et une sélection de portfolios de séries réalisées entre 2002 et 2013 (Hereros, Winner face, Short school haka, Empire, Opera, Painted elephants), l’exposition présentée au Centre d’Art a pour objet de mettre en perspective le travail réalisé par Charles Fréger en Bretagne dans le contexte général de son oeuvre.Au Musée Bigouden de Pont-l'Abbé, une exposition-laboratoire posera la question : "sommes-nous folkloriques ?" Le travail de Charles Freger permettra de croiser différents regards, historiques, ethnographiques, touristiques mais aussi artistiques autour de cette question du costume et des traditions.
Au Musée d'Art et d'Histoire de Saint-Brieuc, plus d'une dizaine de photographies de la série Bretonnes s'intercalent dans les expositions, en particulier celle consacrée à « Mari et femme : les jours ordinaires et la parade sociale ». Elles ponctueront, comme un écho contemporain, ce parcours.
Enfin 70 œuvres photographiques de différents formats sont exposées au Musée de Bretagne des Champs Libres à Rennes. Au-delà de l'accrochage, sur 400 m2, des coiffes issues des collections du musée sont présentées en série dans une «vitrine» translucide de forme circulaire. La scénographie intègre des éléments audiovisuels et de méditation culturelle, comme des enregistrements de jeunes femmes sur leur pratique dans les cercles celtiques et l'évolution du costume régional.
Centre d’art et de recherche GwinZegal à Guingamp
Exposition du 6 juin au 27 septembre 2015
Musée Bigouden de Pont-l’Abbé
Exposition du 6 juin à 31 octobre 2015
Musée de Bretagne - Les Champs Libres à Rennes
Exposition du 6 juin au 30 août 2015
Musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc
Exposition du 6 juin au 27 septembre 2015