Brexit sans accord : le gouvernement s'engage aux côtés des pêcheurs et des ports

Toujours aucun accord trouvé sur le Brexit. Le scénario du "no deal" inquiète. Ce jeudi 17 janvier, Edouard Philippe a annoncé le déclenchement d'un "plan" pour faire face à l'éventualité d'une sortie brutale du Royaume-Uni de l'Union européenne. Une annonce qui résonne en Bretagne.
 


"Notre responsabilité est de faire en sorte que notre pays soit prêt et de préserver les intérêts de nos concitoyens", déclare Edouard Philippe. Pour préparer le scénario du "no deal" lors de la sortie du Royaume-Uni de l'Europe, le Premier ministre met en place un "plan".

Préparé depuis avril 2018,  il "comporte des mesures législatives et des mesures juridiques qui visent à faire en sorte qu'il n'y ait pas d'interruption de droits et que les droits de nos concitoyens ou de nos entreprises soient effectivement protégés", a indiqué le chef du gouvernement, jeudi 17 janvier.


Des emplois en danger

L'absence d'accord assombrit l'horizon des ports bretons. Près de la moitié des prises des flottes provient des eaux britanniques. Sauf qu'un Brexit dur fermerait l'accès des eaux britanniques aux pêcheurs européens et donc bretons.

En Bretagne, 150 équipages risquent de se retrouver en grande difficulté. "Des milliers d'emplois seront impactés", prévient Olivier Le Nezet, représentant du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) de Bretagne.

Le 10 janvier, la commission des transports du Parlement européen a dessiné un nouveau tracé des corridors maritimes afin d’établir des liaisons directes entre les côtes irlandaises et le continent européen si le Brexit aboutit. Saint-Malo, Roscoff et Brest ont retrouvé place dans le dispositif.

Édouard Philippe a annoncé "un plan d'environ 50 millions d'euros d'investissement dans les ports et les aéroports français", soit "les lieux les plus concernés par les modifications à apporter". 

Des ressources en péril

Un plan pour accompagner le secteur de la pêche, qui est "le plus susceptible d'être durement impacté par cette sortie sans accord", est également à l'étude. En effet, le "no deal" obligerait les bateaux et les quotas à se reporter sur d'autres secteurs, Ouest-Bretagne et golf de Gascogne.

"Si tous les bateaux qui travaillent en zone britannique viennent travailler dans nos zones, on va tous ramener le même poisson pendant une période. Donc les cours vont chuter et les ressources s'épuiser", s'inquiète Gwenael Le Floch, patron du Damoclès.

Reportage Aurélie Janssens, Lionel Bonis et Gwenaël Hamon :


Le Royaume-Uni n'est pas à l'abri

La France est le premier importateur de produits de la mer britanniques. Le Royaume-Uni aurait donc également beaucoup à perdre si les négociations se déroulent mal.

Après l'Assemblée nationale, le Sénat doit adopter définitivement jeudi le projet de loi préparant la France à toute forme que prendrait la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne, notamment un Brexit "dur". "Cinq ordonnances seront présentés au Conseil des ministres mercredi et publiées dans les trois semaines qui viennent", a ajouté M. Philippe.
 
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