Brexit : la Bretagne s'organise et s'inquiète

La ratification de l'accord trouvé ce 17 octobre entre le Royaume-Uni et l'UE est pour le moins incertaine : l'opposition travailliste au premier ministre britannique et les unionistes nord-irlandais ont déjà annoncé qu'ils le rejetaient. Rien de neuf, ni de rassurant  pour les ports bretons.

Avec ou sans accord, au 31 octobre une chose est sûre, il y aura à nouveau une frontière entre le Royaume-Uni et le reste de l'Union européenne.

Dans les ports de Cherbourg, Le Havre, Ouistreham, Roscoff, ou encore Saint-Malo ce jeudi, les services des Douanes font des "marche à blanc", exercices de simulation  pour tester les dispositions envisagées pour passer la frontière, qui avait disparu au 1er janvier 1993 avec la création du marché unique européen.

Dans le port malouin, une voie "orange" réservée aux camions soumis aux contrôles douaniers, phytosanitaires ou vétérinaires a été testée avec succès. L'objectif : fluidifier le trafic des véhicules sortant du ferry.

Les retards dûs à ces nouvelles formalités dounières, c'est un des sujets d'inquiétude de l'entreprise de transport Guisnel basée à Dol de Bretagne. Ici on estime que le temps d'attente va être multiplié par deux, et les nouvelles formalités administratives vont nécessiter la création d'un poste supplémentaire.
 



Depuis l'annonce du Brexit, l'entreprise a déjà perdu 20% de son trafic avec l'Angleterre : "Lors de l'annonce du Brexit, la livre a chuté face à l'euro, et certains de nos clients ont préféré se retourner vers des transporteurs britanniques qui mathématiquement se trouvaient 20% moins cher que nous" explique Bertrand Dagorne, responsable Export chez Guisnel.

reportage de Gilles Raoult et Jérémy Armand
Pour la pêche, une sortie  sans accord du Royaume-Uni de l'UE  au 31 octobre serait catastrophique : elle  fermerait l'accès de l'espace maritime anglais aux chalutiers français.
En Bretagne,120 bateaux s'approvisionnent dans la zone de pêche le long des côtes anglaises.

Tourteaux, homards, langoustes, pour Patrick Folloroux, patrons du caseyeur l'île de Sieck immatriculé à Roscoff, les prises réalisées dans les eaux britanniques représentent 80% de son chiffre d'affaire, et sur l'ensemble du Finistère, c'est un peu plus du tiers des quantités débarquées qui ont cette provenance. Pour le président du comité départemental des pêches Yannick Calvez, c'est toute une filière qui serait mise en péril : "Ca va faire un effet domino pour les structures portuaires qui sont dédiées à la pêche. Ca va faire un gros manque à gagner."
 
reportage sur le port de Roscoff de Sarra Ben Chérifa et Louise Cognard
 
Accord, pas d'accord, les tergiversations et incertitudes autour du Brexit ne permettent pas de lever les nombreuses inquiétudes qui préoccupent les entreprises bretonnes. 






 

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