France Nature Environnement (FNE) a formé mardi un recours auprès du Conseil d'Etat contre la ministre de la Mer, jugeant insuffisantes les mesures annoncées pour limiter les captures accidentelles de dauphins par des engins de pêche.
"Aucune mesure d'urgence n'est prise alors que nous nous retrouvons face à un pic d'échouage", dénonce Elodie Martinie-Cousty, de FNE.
L'observatoire scientifique Pelagis faisait état, le 9 février, de 450 petits cétacés échoués sur la façade atlantique française depuis le début de l'année, dont 90% de dauphins communs, une espèce protégée.
"La quasi-totalité présentait des traces de captures externes et ou internes", selon Pelagis, qui parle de "mortalités de dauphins en lien avec la pêche toujours aussi intenses".
Des chalutiers bientôt équipés?
Il y a une semaine, Annick Girardin détaillait le plan du gouvernement pour limiter les captures accidentelles de dauphins dans le golfe de Gascogne, alors que la France a été mise en demeure par la Commission européenne
d'agir. Sept engagements ont été présentés, dont l'équipement des 87 chalutiers de la zone depuis le 1er janvier avec des "pingers", dispositifs acoustiques pour éloigner les cétacés.
Depuis le début de l'année, cinq fileyeurs volontaires sont également équipés de caméras, avec un objectif de 20 navires en 2021 pour cette phase de test, selon le ministère de la Mer.
Avoir cinq bateaux équipés sur 200 est insuffisant, critique Elodie Martinie-Cousty de FNE. Elle regrette aussi que "l'obligation de déclaration de captures (par les pêcheurs) ne soit pas encore respectée". La ministre de la Mer ne veut pas de fermetures temporelles de certaines pêches, comme recommandé par le Ciem, organe scientifique qui surveille les écosystèmes de l'Atlantique nord, pour le golfe de Gascogne. Il proposait aussi une réduction de l'effort de pêche de 40%.
Il est temps de fermer temporairement les pêcheries responsables
"Les captures pourraient à terme mener à la disparition de cette espèce, qui se reproduit lentement et qui est pourtant censée être protégée par la loi", s'inquiète la fédération d'associations.