La seconde enquête publique sur le démantèlement complet de la centrale nucléaire de Brennilis s'est achevée hier. Quelques courriers ont été déposés en mairie contre environ 300 avis laissés sur internet.
La seconde enquête d'utilité publique pour le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis a pris fin ce lundi 03 janvier.
Les citoyens ont eu 49 jours pour s'exprimer sur le démantèlement de la centrale de Brennilis. Aidés des 2500 pages du rapport d'information et de la réunion publique, ils ont pu prendre connaissance des différents impacts du démantèlement sur l'environnement, l'eau, la biodiversité, la santé, transport des déchets.
Une faible participation et des avis partagés
La centrale a beau être là depuis 1967 et en inactivité depuis 37 ans, les opposants au nucléaire préfèreraient attendre encore quelques décennies afin que la radioactivité diminue.
Il serait moins dangereux d'attendre une cinquantaine d'années parce qu'on diviserait par 2000 l'irradiation.
Michel Marzin, Association sortir du nucléaire
Selon Michel Marzin de l'association Sortir du nucléaire "il serait moins dangereux d'attendre une cinquantaine d'années parce qu'on diviserait par 2000 l'irradiation." D'autres citoyens croisés à la mairie de Brennilis sont aussi circonspects, selon eux ce démantèlement est trop rapide et n'a jamais été mis en œuvre ailleurs sur ce type de centrale à eau lourde.
Malgré tout, une majorité d'avis émis sur internet semble favorable à ce que le démantèlement ait enfin lieu. "Les gens ont pris le temps de formuler des observations argumentées" selon Danielle Faysse, la présidente de la commission d'enquête publique. "Pour ceux qui ont un avis favorable au démantèlement, il est temps de retourner à un état tout usage, de l'herbe ou autre chose" explique la présidente de la commission d'enquête publique.
Les sous-sols et la qualité de l'eau du lac et de la nappe phréatique, voilà les préoccupations de Michel Marzin de l'association Sortir du nucléaire. Le militant demande une décontamination complète du sous-sol et s'inquiète en même temps de la santé de ceux qui vont travailler au démantèlement de la centrale.
Quelles suites après l'enquête publique?
Cette enquête publique est déjà la deuxième sur ce projet de démantèlement de la centrale finistérienne. La précédente enquête publique en 2009 avait donné lieu à un avis défavorable de la commission d'enquête. EDF avait obtenu une autorisation de démantèlement partiel en 2018. Cette enquête publique vient clore le dossier de démantèlement complet déposé par EDF en 2018.
"Nous avons un mois pour rendre notre avis, qui est consultatif" précise la présidente de la commission. "Ensuite le préfet transmettra au ministère le dossier avec les avis de la commission locale de l'eau, de la commission locale d'information et des conseils municipaux."
C'est seulement lorsque le ministère émettra son décret que le démantèlement de la partie la plus radioactive de la centrale pourra débuter.