Charte des langues régionales enterrée: les réactions en Bretagne

Les réactions sont nombreuses au lendemain du rejet de ratification de la charte européenne des langues régionales. Socialistes et régionalistes sont nombreux à dénoncer ce "vrai visage de la droite".

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« Memestra, ar brezonegh zo eur yezh flour », « Quand même, la langue bretonne est une bien belle langue ». C'est par cette phrase en breton que le sénateur de Loire-Atlantique Ronan Dantec commençait son intervention dans l'hémicycle du sénat le 27 octobre, jour d'examen de la loi sur la ratification des langues régionales. 

Quelques jours plus tôt, une soixantaine de parlementaires, à l'initiative du député du morbihan Paul Molac, appelaient dans une tribune les sénateurs à "un ultime sursaut".

Ces tentatives de faire pencher le sénat, à majorité de droite, de ne pas "enterrer" la promesse de François Hollande de ratifier une charte signée par Lionel Jospin en 1999, seront restées vaines.


En fin de journée, 180 sénateurs, essentiellement de droite, mais aussi RDSE (à majorité PRG) ont voté une question préalable sur le texte du gouvernement présenté quelques semaines avant les élections régionales. 153 élus de gauche ont voté contre. L'adoption de cette question a entraîné automatiquement le rejet du projet de loi, éloignant ainsi l'hypothèse d'un congrès pour adopter cette réforme constitutionnelle.


De nombreuses réactions

"Je suis dégoûté" indique Ronan Loas, le maire de Ploemeur sur Twitter. Sur le réseau social, le premier ministre Manuel Valls "regrette le choix de la droite sénatoriale d'esquiver le débat sur les langues régionales et d'être sourde aux attentes des territoires."






Certains reprennent l'argument souvent cité des dernières semaines, qui précise qu'aujourd'hui la signature de cette charte est un préalable à l'adhésion à la Communauté Européenne.
 

"Cette réaction de la droite n'était pas prévisible il y a encore quelques mois, mais il semblerait bien que ce soient les petites combines politiciennes qui l’aient emporté" a estimé Paul Molac dans un communiqué.

Tête de liste de Les Républicains aux élections régionales en Bretagne, Marc le Fur a regretté dans un communiqué le choix du Sénat, estimant que "ce sujet important pour tous a de nouveau été l’objet d’une prise d’otage des partis politiques français". Il rejette toutefois la responsabilité sur les "soi-disant habiletés de M. Hollande" et d'un calendrier, proche des Régionales, qui favorise les divisions plutôt que le rassemblement.

Les réactions suite au rejet charte des langues régionales au Sénat


Gaël Roblin, pour la liste Bretagne en Luttes / Breizh o Stourm, souligne ce "coup dur surtout pour Marc Le Fur et ses alliés régionalistes" et appelle dans un communiqué à en finir avec avec "ces pratiques de lobbying auprès des partis de Paris, qu’il soit du PS ou des Républicains".
 

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