On les appelle les chevaux territoriaux, des chevaux de trait qui participent à des travaux communaux. Ces chevaux savent faire plein de choses, transport de personnes, entretiens d'espaces verts, collecte de déchets. La race reste pourtant menacée car les effectifs faiblissent. 

Une longue file d’hommes en costume et chemise blanche marchent sur la petite route à côté de leurs chevaux… En 1930, le ministère de l’agriculture était venu filmer la foire aux chevaux du Menez-Brez dans les Côtes-d’Armor. C’était l’une des plus grandes foires de Bretagne avec des centaines de chevaux de trait, les hommes, les femmes en coiffe se pressaient autour de la petite chapelle. À l’époque, les chevaux de trait sont encore presque le seul moyen de traction, de locomotion. 

Le cheval de trait breton est réputé robuste, rustique, travailleur, ni exigeant, et gentil. Il se vend un peu partout en Europe, pour les mines dans le Nord, les vignes dans le Sud. En 1939, 18 000 chevaux de traits bretons sont vendus pour l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne. Mais au sortir de la seconde guerre mondiale, les chevaux de trait sont concurrencés par les tracteurs, les voitures. 
 

Une race qui décline 


Elles sont aujourd’hui menacées de disparition en raison de leurs faibles effectifs : de 14 000 au début des années 90, il n’en reste plus que 9 000, 20 ans plus tard. Le trait breton est la  deuxième race la plus représentée avec 3 500 naissances par an. Le trait poitevin est encore plus fragile, il n’y a plus qu’une cinquantaine de naissances par an.
 
En 2011, la région Bretagne a lancé un Plan cheval, pour préserver la filière de trait. La collectivité aide les communes qui souhaite travailler avec des chevaux : pour les études de faisabilité (jusqu’à 70% des coûts avec un montant d’aide plafonné à 10 000 euros par projet) et pour  l’investissement (jusqu’à 40 % des dépenses en phase opérationnelle avec un max de 25 000 euros) soit pour l’achat de matériel (remorque, calèche…) soit pour l’aménagement des  locaux pour les chevaux, les frais de formation du personnel.
 
En 2000 une dizaine de collectivités en France utilisaient des chevaux, elles seraient 200 aujourd’hui. Transport de personnes, entretiens d’espaces verts, collecte de déchets.
 

Autrefois on utilisait des chevaux parce qu’on n’avait pas le choix, explique Stéphane Galais, président du réseau "Faire à cheval", aujourd’hui, on s’en sert parce que justement, on a le choix."


Le cheval limite les nuisances sonores, participe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, recrée du lien entre les gens. "Le cheval fonctionne à l’énergie solaire qui fait pousser l’herbe dont il se nourrit. Il est 100 % biodégradable et contrairement à un tracteur, il peut se reproduire. Il marche à la commande vocale" ajoutent les élus.
 
Mais il est plus facile de mettre un engin au garage que de s’occuper d’un cheval sept jours sur sept : il faut le nourrir deux heures avant le travail, le panser, faire venir le vétérinaire en cas de besoin. Un cheval coûte 3000 euros, son box de 3 à 30 000 euros, 1500 euros de vétérinaire. Mais à La Bouéxière, on a fait les comptes, Oscar arrose les fleurs dès les beaux jours, il emmène les enfants de l’école à la cantine le mercredi. "C’est mieux qu’un bus de 60 places qui nous coûtait 3 000 euros par an "explique Stéphane Piquet le maire de la commune. 

Car le bruit des sabots sur la route, la vue de l’attelage font naître des sourires et invite les gens à réfléchir à leur transport, leur mode de vie. Le Congrès national des chevaux territoriaux  se déroulera à Hennebont les 25 et 26 mai prochain. 


 
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