Le 12 septembre dernier, Moggly, un jeune border-collie se promène sur la plage de Plestin-les-Grèves, dans les Côtes-d'Armor avec son maitre. Il décède deux jours plus tard. Les algues vertes sont très vite soupçonnées et montrées du doigt. Les analyses toxicologiques sont tombées. Le chien avait ingéré un insecticide.
Ce dimanche de septembre, Moggly est en balade. Quelques jours plus tard, son maître racontait "On est parti à 16 h. J’ai fait courir le chien, je l’ai remis dans la voiture à 16h30. Quand on est arrivé vers 18h à la maison, le chien avait eu de la diarrhée dans le coffre de la voiture, il ne pouvait plus descendre tout seul, il n’arrivait plus à se lever, il était cuit."
Quand l’animal est pris de convulsions, son maitre l'emmène chez un vétérinaire. Moggly décède deux jours plus tard. Son propriétaire demande une autopsie et des analyses.
Un insecticide interdit depuis 2008
Elles viennent d’être rendues : "L’animal est décédé des conséquences d’un empoisonnement par ingestion d’un insecticide interdit à la vente en France depuis décembre 2008. Des traces d’une molécule de cet insecticide dénommée Carbofuran ont été retrouvées au niveau du foie de l’animal."
Annie Bras-Denis, vice-présidente à l’environnement à Lannion-Trégor Communauté se dit à la fois soulagée et inquiète." Les algues vertes ne sont pas en cause, ça c’est une bonne nouvelle, souligne l’élue. Je ne comprenais pas. On surveille la plage tous les jours, et à l’endroit où l’animal a couru, nous ne voyions pas d’algues en décomposition qui auraient pu produire de l’hydrogène sulfuré."
"Et en même temps, c’est inquiétant de savoir qu’on trouve ce produit Carbofuran alors qu’il est interdit depuis 13 ans."
Des interrogations
Christian Jeffroy, le maire de Plestin les Grèves partage ses interrogations. "On ne sait pas et on ne saura sans doute jamais où et quand le chien a été en contact avec cet insecticide. Sur le parking ? Sur le chemin de la plage ? Au bord de l’eau ?"
"Il faut que nous tirions les leçons de cette tragique histoire souligne Annie Bras-Denis. Après ces faits, nous avons rencontré tous les élus des baies algues vertes et les vétérinaires pour définir ensemble un protocole de prise en charge des animaux en cas d’accident. Quand il y a un doute, il faut absolument que des analyses soient menées. Moggly a été immédiatement transféré dans un laboratoire, un autre chien a lui été incinéré, on ne saura donc jamais de quoi il est mort et cela laisse place aux fantasmes, aux inquiétudes et aux interrogations."
"Notre rôle de maire, c’est de protéger la population" renchérit Christian Jeffroy. "Il faut qu’on sache ce qui s’est passé, sinon, on ne peut pas agir correctement."
Les deux élus appellent à davantage de prudence. "Il faut cesser d’accuser systématiquement les algues vertes, disent-ils, la preuve, elles ne sont pas toujours en cause."