Choucas des tours : la justice interdit les tirs sur l’espèce protégée

Le tribunal administratif de Rennes rejette les arrêtés préfectoraux qui autorisaient l’abattage de milliers de choucas des tours, une espèce protégée, dans le Finistère et dans les Côtes d’Armor.

"Ici, en Bretagne, la population de choucas des tours ne se porte pas trop mal, mais si vous allez en Rhône – Alpes par exemple et que vous dites que chez vous on tire sur les choucas, les gens vont vous faire des yeux ronds, là-bas, il n’y en a presque plus. Si l’espèce est protégée, c’est qu’il faut y faire attention ! "explique yves Verilhac, directeur de la Ligue de Protection des Oiseaux.

Dégâts sur les culture

"On sait que le choucas des tours fait des dégâts" comprend la L P O. A l’époque des semis de maïs, par exemple, un groupe de choucas affamé peut tout dévorer. Les agriculteurs évoquent plus de 200 000 euros de pertes pour le Finistère et les Côtes d'Armor. 


Les préfets des deux départements avaient pris des arrêtés autorisant le tir sur 8 000 et 9 000 choucas des tours dans leurs départements respectifs.

Espèce protégée

"Mais le tir, maintient la Ligue de Protection des Oiseau, ce n’est pas une solution."

Lors de l’audience en décembre dernier, la LPO a rappelé que "la destruction d’espèces protégées ne peut être consentie qu’à titre exceptionnel, lorsque les dégâts sont avérés et conséquents, et que les prélèvements restent sans impact sur l’état de conservation des espèces en question ".


Le tribunal administratif de Rennes a estimé qu'en l'état, les atteintes aux cultures agricoles n’étaient pas démontrées, qu'on ignorait l'impact qu'aurait la disparition de tant d’oiseaux sur l’espèce et qu’aucune solution alternative aux tirs n’avait été examinée.

Accepter la nature

"Les préfets ne peuvent plus dire, on tire et on verra après " se réjouit la LPO. L’association demande à l’État de "privilégier la cohabitation avec la faune sauvage et de réserver la destruction à des cas ultimes plutôt que de systématiser et privilégier les tirs."

"On accepte qu’il y ait des dégâts dans les cultures à cause de la météo, des orages, parce que c’est la nature. Le problème avec les espèces sauvages, protégées ou non, c 'est que les dégâts ne sont pas couverts par les assurances comme pour la météo. Est-ce qu'il viendrait à l'idée de vouloir supprimer les orages et les tempêtes ? Non, il faut faire avec et trouver des moyens de protection, d'indemnisation. Il faut que la société soit solidaire avec les agriculteurs et il nous faut accepter que le patrimoine naturel puisse avoir un coût."

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