Le volontariat se développe sur le temps de l'entreprise. Les salariés peuvent bénéficier de congé de solidarité ou Solidaire®. Les différences résident dans la durée et l'impact sur le contrat de travail ainsi que sur la prise en charge financière.
S'investir au profit d'une association, sur un projet, l'engagement peut s'illustrer au quotidien ou de manière ponctuelle. En tant que salarié, il est possible de s'engager, sur le temps de l'entreprise. Plusieurs possibilités existent.
Le congé de solidarité international, un "congé sabbatique humanitaire"
Ce dispositif issu de la loi de 1996 reste méconnu. Il permet à un salarié de participer à une mission d’entraide à l’étranger, maximum six mois, hors de ses congés payés. Il faut partir en mission avec une association ou une organisation reconnue par la France où au sein d'une organisation internationale dont elle fait partie. Une liste des associations éligibles est disponible en ligne.
Quelles sont les conditions à remplir ? Avoir douze mois d'ancienneté au sein de son entreprise. La demande doit se faire au moins 30 jours avant le début de la mission, par courrier avec accusé de réception (ou remise en main propre) et un justificatif provenant de l'organisme choisi. L'entreprise est libre ou non d'accepter, en fonction de l'impact sur son organisation.
Pendant la durée de la mission, le contrat de travail est suspendu ainsi que la mutuelle. Le salarié conserve son ancienneté mais pas l'acquisition de congés ou de RTT. Au retour, le salarié retrouvera son poste ou un emploi similaire, avec une rémunération équivalente. Le financement des frais reste à la charge du salarié, qu'il pourra déduire de ses impôts.
Le Congé Solidaire®, avec Planète Urgence
Le Congé Solidaire® rentre dans le langage courant. Il s'agit d'une marque déposée, par l'association Planète Urgence. Lancée en 2000, cette dernière noue des partenariats avec de nombreuses entreprises qui vont permettre à leurs salariés de s'engager sur le temps des congés payés, maximum 2 semaines.
Le salarié doit se concentrer uniquement sur sa mission
Les missions se déroulent en Asie, Afrique ou Amérique Latine. Il ne s'agit pas d'envoyer le salarié en terrain de crise humanitaire, sur un territoire instable mais sur du développement de projet. Ces derniers sont élaborés par les partenaires locaux, jamais par l'association. Il s'agit d'intervenir dans la continuité et de favoriser l'autonomie sur place. Les missions concernent la formation pour adulte et le soutien socio-éducatif.
Le volontaire est accompagné avant, pendant et après sa mission. A la fin, il produit un rapport qui construit la prochaine.
Dans le cadre de ce congé, l'employeur finance tout ou une partie du coût de la mission (certains peuvent ne pas payer les billets d'avion ou les vaccins nécessaires), sous forme de dons à Planète Urgence.
D'autres programmes de volontariat existent et proposent un fonctionnement comparable. On parle dans ce cas-là de mission solidaire. Si l'employeur n'a pas de partenariat, le salarié se charge lui-même de trouver une mission qui l'intéresse et la propose ensuite.
"Pour les gens qui sont désireux de partir mais qui n'osent pas"
Johanna est partie deux semaines en 2018 via Planète Urgence, à Pondichéry en Inde. Elle intervient alors auprès de femmes qui travaillent dans des crèches, notamment en terme d'hygiène ou sur la création de supports pédagogiques, à destination des enfants. Sur place, elle adapte son cours chaque soir, en fonction des besoins qu'elle observe.
Avant son départ, Johanna a bénéficié de deux jours de formation pendant lesquels elle a pu poser ses interrogations, sur le pays où elle partait. Quelles attitudes avoir ou ne pas avoir ? Comment utiliser les bons mots lorsque l'on ne parle pas la même langue ? Cet accompagnement l'a rassuré. Elle en tire un bilan positif, ce volontariat lui a permis de se repositionner professionnellement.