Le mandataire judiciaire de la conserverie de Minerve, liquidée en avril dernier, a porté plainte contre X après que ses ex-salariés ont vendu un petit stock de boîtes de conserve sur les marchés. Les salariés se disent "scandalisés".
Le mandataire judiciaire de la conserverie Minerve, liquidée en avril dernier mais toujours occupée en partie par ses ex-salariés, a porté plainte contre X après la vente sur les marchés d'un petit stock de boîtes de conserve, a-t-on appris jeudi auprès de l'avocate des employés.
"Scandalisée"
La conserverie Minerve, qui employait 75 salariés, était installée sur deux sites distants d'une dizaine de kilomètres, à Quimperlé (29) et Quéven (56). Spécialisée dans les produits asiatiques, elle fabriquait notamment des bocaux de châtaignes, de soja et de produits exotiques, vendus à 90 % sous des marques de distributeurs, selon ses salariés qui se sont repliés sur le site de Quimperlé."Je suis d'autant plus scandalisée par cette plainte après avoir appris ce jeudi que le liquidateur a laissé perdre plus de 100 000 euros de marchandises par défaut de surveillance des congélateurs" sur le site de Quéven, interdit aux ex-salariés, a déclaré à l'AFP Élise Brand, avocate du collectif de salariés.
"On accuse de vol des salariés, qui en sont à leur 50e jour d'occupation, parce qu'ils vendent sur les marchés quelques boîtes pour faire connaître leur situation et qui essaient de redémarrer l'activité économique de leur entreprise", a déploré Me Brand.Le liquidateur veut seulement se débarrasser du dossier
"Cette entreprise gagnait de l'argent", a-t-elle rappelé. Elle poursuit : "Les vraies démarches pour trouver un repreneur viennent juste de démarrer et le liquidateur veut seulement se débarrasser du dossier".
Produit de niche
Les ex-salariés, dont certains se sont vu infliger récemment une amende pour avoir organisé une "opération escargot" sur une route nationale, ont eux-mêmes posté une annonce fin mai sur un site de vente en ligne pour tenter de trouver un repreneur : "salariés licenciés, motivés et professionnels, cherchent repreneurs audacieux pour la reprise d'activité de leur outil de travail (conserverie) pour un euro symbolique [...] Pas sérieux, s'abstenir"."C'est un produit de niche. [...] Tous les jours, on continue à recevoir des commandes malgré l'arrêt de l'activité", assure à l'AFP le délégué CGT, Marc Jambou.
Entreprise familiale jusqu'aux années 2000, les Minerve avaient pour dernier actionnaire principal, selon M. Jambou, un groupe chinois "côté en bourse à New York, immatriculé dans le Nevada, un paradis fiscal, et dont la filiale est basée aux îles Caïman", précise-t-il.