La société est en liquidation depuis le 1er avril. Vendredi 8 avril la direction déposait un dossier au cas où un reprenneur se manifesterait. En attendant la décision du tribunal, les 70 salariés occupent l'usine.
Vendredi dernier, 8 avril, les derniers camions de livraisons des clients quittaient la cour avec leurs chargements de conserves de marron et de soja. Le tribunal avait mis l'entreprise en liquidation le 1er avril mais autorisé la production une semaine encore pour honorer les dernières commandes.
Le déclin inexpliqué d'une entreprise jusque-là sérieuse et solide
C'était une conserverie qui tournait depuis 1968. Elle mettait en boites des chataîgnes et des pousses de haricots mungo (improprement appelées soja vert) essentiellement vendu sous des marques de distributeurs. Deux salariés s'occupaient de produire le "soja" à partir de graines importées de chine. Les marrons venaient du Portugal.Jusqu'à l'arrivée du Groupe Branco en 2010 tout allait bien, le chiffre d'affaire grimpait jusqu'à 36 milions d'euros.
En 2012 le groupe Branco devient actionnaire principal à 60% et l'ex PDG garde 40%.
Fin 2013 le bilan affiche une perte de 4 millions d'euros et l'entreprise est rachetée cette fois par un groupe chinois.
Vendredi les salariés ne se faisaient pas d'illusion sur un éventuel repreneur. "C'est peut-être le cas mais on n'y croit pas beaucoup et le projet ne sauverait qu'une trentaine de personnes" nous confiait Sandrine Jézéquel du CE :
Maintenant les salariés regrettent de n'avoir pas fait nommer un expert pour savoir comment la trésorerie de l'entreprise a pu fondre si vite."
Ce lundi la décision du tribunal devait tomber
En attendant les salariés ont décidé d'occuper l'usine. Ils ont aussi discuté avec le comptable et le directeur financier de ce qu'a pu devenir la confortable trésorie de l'entreprise avant qu'elle ne soit revendue au groupe chinois.Ce qui nous rend fous c'est qu'ils vont s'en sortir ! il faut que le procureur ouvre une enquête"
Aujourd'hui, les salariés voudraient bien retrouver disent-ils, quelques traces et peut-être quelques preuves de ce qu'ils soupçonnent.
Dans l'après-midi une délégation a rencontré le sous préfet de Lorient.