Comme partout en France, le personnel soignant breton manque de masques pour soigner les malades du COVID-19 dans des conditions sanitaires correctes. Un peu partout, entreprises, collectivités ou particuliers se mobilisent pour en récupérer.
Cela fait partie des initiatives solidaires qui font chaud au cœur et recueillent un joli succès. A Brest, la page Facebook de Solidarité Coronavirus Brest compte déjà plus de 2300 membres et permet de mettre en lien ceux qui ont besoin et ceux qui offrent. Gratuitement, bien sûr.
Ainsi Aurélie, une ancienne prothésiste d’ongles qui propose des masques retrouvés au fond d’un placard a fait affaire avec un cabinet infirmier du secteur.
Fanny et Alex, eux, ont mis à disposition des gants, et Jean-Christophe, des combinaisons. Des accessoires aujourd’hui vitaux, qui peuvent intéresser des médecins ou des infirmières. C’est par exemple le cas de ce cabinet de Plouzané qui a mis un message pour trouver le matériel de protection qu’il n’a plus ou de cet EHPAD brestois, complètement démuni. Masques, gants et autres combinaisons sont devenus des perles rares et tous les dons sont donc les bienvenus.
Des petits gestes qui valent de l’or
A 72 ans, Marcel a été testé positif au coronavirus il y a une semaine. Fatigué et confiné chez lui à Vitré, il a tenu néanmoins à apporter lui aussi sa pierre à l’édifice ou plutôt ses masques aux soignants. Gérant d’une entreprise de déchets, il avait stocké des masques FFP2 et FFP3 depuis l’épisode de la grippe H1N1. Il vient d’en donner 300 aux infirmières libérales du pays de Vitré qui avaient lancé un appel dans la presse locale il y’a quelques jours.
Les agriculteurs mobilisés
A Plestan, Hélène, une éleveuse de porcs a relayé l’appel sur Facebook d’un cabinet infirmier de Pommeret qui recherchait des masques, des combinaisons et autres pédisacs. "J’ai contacté tous les agriculteurs que je connaissais autour de moi et tous ont tout de suite répondu à mon appel." En début de semaine, elle va pouvoir fournir une trentaine de pièces aux infirmières libérales.
Non loin de là, la coopérative Garun-Paysanne, spécialisée dans la nutrition animale, va proposer entre 500 et 1000 masques chirurgicaux. Ils ont été récupérés sur les deux sites de production de la coopérative, à Hénansal (22) et Montauban-de-Bretagne (35). Des masques qui devraient rejoindre dès le début de la semaine l’hôpital Yves le Foll de Saint-Brieuc. « L’EHPAD de Lanvollon nous avait aussi sollicité pour des combinaisons jetables et des sur-bottes. Nous avons pu leur en fournir une soixantaine », explique Sébastien Blot, le directeur général.
La Chambre d’Agriculture de Bretagne a de son côté offert 800 masques au CHU de Rennes, ainsi que 500 combinaisons intégrales. Quant à la Cooperl, le leader de la production porcine en France dont le siège est à Lamballe, elle a pu donner des masques FFP2 à l’hôpital de Saint-Brieuc et fournira de l’eau osmosée pour fabriquer du gel hydro alcoolique.
Appel soignants face pénurie: @ChambagriBzh donne 800 masques FFP2 et 500 combinaisons au @CHURennes. Invitons les OPA à faire de même tout en gardant équipements pour salariés qui continuent de produire l'alimentation et d'intervenir dans les élevages pour les soins aux animaux. pic.twitter.com/x9hm7u6dXN
— FRSEA Bretagne (@FRSEA_Bretagne) March 22, 2020
Les entreprises aussi
Comme la Cooperl, d’autres entreprises de l’agro-alimentaire ont pu ou vont pouvoir fournir des masques aux soignants. C’est le cas de la conserverie "Petit Navire" à Douarnenez qui a récupéré 24 000 masques stockés depuis la grippe H1N1 et les proposer aux établissements hospitaliers du Finistère. Même initiative de la part d’Alcatel-Lucent qui a répondu à l’appel des infirmiers libéraux du Finistère en leur offrant 1500 masques (1000 masques chirurgicaux et 500 masques FFP2).
La Caisse d’Epargne Bretagne Pays de Loire s'est également mobilisée, elle a offert 100 000 masques chirurgicaux, qui ont été distribués par l’Agence régionale de santé dans les CHU des 2 régions. Initialement, comme dans la plupart des entreprises, ces masques étaient prévus pour contrer l’épidémie lié au virus H1N1.
De quoi soulager un peu les professionnels de santé et parer au plus pressé... en attendant les livraisons promises par le gouvernement.
Signe encourageant, certains en Bretagne commenceraient à être réapprovisionnés, mais au compte-gouttes.