La ligue Bretagne de sport adapté propose des défis en ligne, le temps du confinement, un moyen de préserver le lien avec les personnes en situation de handicap psychique et mental. Des foyers de vie répondent déjà présents et mobilisent leurs résidents.
Un clip vidéo, pour sensibiliser aux gestes barrières face au coronavirus. Les résidents du foyer de vie de Val d'Elorn à Sizun ont répondu à l'intiative lancée par la Ligue Bretagne de sport adapté. Ils sont 20 à habiter ici, de manière permanente. Le confinement lié au coronavirus modifie leur quotidien, notamment les sorties ou les visites dans leur famille le week-end. Du côté du personnel, quelques changements sont aussi visibles. "Alors que d'habitude nous sommes habillés en civil, là nous avons revêtu des tenues blanches", explique Laurine, aide-médico psychologique (AMP).
Le tournage du clip a été un moyen ludique de faire comprendre l'importance des gestes barrières, une nouvelle activité aussi pour rythmer ce nouveau quotidien. "On leur a montré les gestes, on s'est entraîné quelques minutes et c'était parti" dit Laurine.
Un public isolé, avec une fragilité psychologique
Pour Angélique Le Briand, conseillère technique fédérale à la Ligue Bretagne de sport adapté qui regroupe 3300 licenciés en situation de handicap mental et psychique, ces défis sont indispensables. "L'atmosphère anxyogène a forcément des conséquences sur eux" raconte-t-elle. Elle ajoute : "Les changements sont insécurisants." "Pour ceux qui s'entraînaient pour des compétitions nationales ou régionales, la déception est grande, de rater ces rendez-vous."
"Ces personnes voient des habitudes rompues, dans leurs activités culturelles et sportives. Proposer ces défis permet de garder le lien avec eux. Il s'agit aussi de leur réexpliquer tout ce qu'ils peuvent voir dans les médias, adapter pédagogiquement le propos, ses gestes, pour qu'ils soient parlant et accessibles pour eux."
La vidéo et la chorégraphie apparaissent comme un moyen facile pour eux de communiquer. "Et eux aussi ont envie de montrer leur soutien aux soignants."
D'autres animations à venir
Pour la suite, "On a fait une planification d'animations par semaine, sept jours sur sept. Par exemple, le lundi ce sera quizz sur les règlements en sport adapté, le mardi on aimerait proposer des portraits de sportifs ou d'encadrants, le mercredi sera consacré à la diffusion des vidéos défis défi dansé, le jeudi proposition d'un nouveau défi, le vendredi journée freestyle"sourit Angélique. L'idée c'est de garder le contact toute la semaine. Huit personnes avec Angélique vont se relayer pour assurer cette mission.
Pour l'instant, pas de cours de sport adapté en ligne. "Nos sportifs ont besoin d'être accompagnés, on veut que les mouvements soient bien faits et on ne veut pas qu'ils se fassent mal. L'option chorégraphique c'est pour l'instant la plus adaptée justement."