Une large enquête a été réalisée par la région Bretagne et le Comité Régional du Tourisme auprès des professionels. La crise liée aux mesures sanitaires pour lutter contre l'épidémie a des conséquences majeures sur les entreprises du secteur touristique.
Dans une région à l'arrêt depuis le début du confinement, le secteur du tourisme est l'un des plus frappées. Touchés de plein fouet par les mesures liées au confinement qui se prolonge, les professionnels encaissent le coup difficilement.
Cette large enquête a débuté le 9 avril. Plus de 3.000 réponses ont été collectées auprès des hébergeurs, restaurateurs, équipements culturels et de loisirs, centres nautiques, ou encore agences événementielles et réceptives.
Les résultats affichent un constat sans appel.
800 millions d'euros de perte
Alors que les premiers mois de l'année 2020 donnaient des résultats satisfaisants, après une bonne année 2019, l'épidémie de Covid-19 a provoqué l'effondrement de l'économie liée au tourisme en Bretagne.
Le manque à gagner est estimé à 800 millions d'euros sur le temps du confinement, de mi-mars à mi-mai. En temps normal, plus de 12% du total des nuitées annuelles est enregistré sur cette période.
En mars, 75% des entreprises bretonnes affichent des perte de chiffre d'affaires supérieurs à 50%, et pour 30% d'entre elles, la perte est supérieure à 75% du chiffre d'affaires.
Selon l'enquête, le mois d'avril est encore pire : près de 90% des entreprises annoncent d'ores et déjà des chiffres d'affaires proche de zéro, des baisses supérieures à 90% par rapport à 2019.
82 % de recours au chômage partiel
Mi-avril, seules 4% des entreprises sont ouvertes en intégralité, 10% ne le sont que partiellement. La plupart d'entre elles ont donc dû fermer leurs portes momentanément.
Si 14% des salariés ont pu continuer à travailler depuis chez eux en télétravail, l'immense majorité a dû cesser son activité. En effet, 82% des entreprises ont eu recours au chômage partiel.
Les estimations de l'enquête annoncent le chiffre de 25.000 salariés concernés par cette situation.
Des répercussions sur l'embauche également, notamment des saisonniers. D'habitude, le secteur touristique breton nécessite 80.000 contrats saisonniers chaque année.
Pour l'heure, 60% des entreprises ont déclaré attendre d'en savoir plus sur les conditions de déconfinement avant d'embaucher. Mais 32% décalent les dates de contrats et 16% ont carrément annulé une partie de leur recrutement.
Un retour à la normale plus qu'espéré
La situation est donc particulièrement inquiétante pour le tourisme en Bretagne, tous les professionnels espèrent une reprise de l'activité au plus tôt.
Les deux tiers d'entre eux souhaitent une campagne du communication en Bretagne et dans le reste de la France pour redonner de la visibilité à la région et compenser les pertes du printemps.