Coronavirus et élections municipales : quelles incidences ?

Alors que l'épidémie de coronavirus se propage inéluctablement sur le territoire français, les élections municipales s'annoncent pour la fin de semaine, avec le premier tour prévu dimanche 15 mars et le second le 22 mars. Quelles peuvent être les incidences de l'une sur l'organisation de l'autre ?


Selon une enquête réalisée par l'Ifop le 5 mars dernier, 28%, soit plus d'un Français sur quatre, pourraient ne pas aller voter par crainte des risques de transmission du coronavirus. Cette abstention selon l'enquête serait proportionnelle à la taille de la ville. Une éventualité assez préoccupante, car nous nous souvenons qu'en 2014, 47% des électeurs ne sont pas allés voter.
 

Quand le Premier ministre appelle les électeurs à aller voter malgré tout


Un contexte qui a amené ce dernier week-end, le Premier ministre a prendre sa plume. Dans un courrier adressé à tous les maires de France, Edouard Philippe rappelle ainsi que "les élection constituent (...) un moment de respiration démocratique essentiel. Il n'est donc aucunement question de les reporter." Le chef du gouvernement énumère ensuite plusieurs préconisations que les mairies peuvent mettre en place pour les deux tours de scrutin.
  • afficher dans les bureaux de vote les "gestes barrières" à la maladie
  • déconseiller les poignées de mains et embrassades 
  • autoriser le port d'un masque pour les personnes malades ou fragiles, qui ne doit pas empêcher le contrôle d'identité
  • limiter la promiscuité par une bonne gestion des files d'attente
  • renforcer le dispositif permettant le recueil des procuration, etc. Mais pour l'heure les préfectures n'ont pas encore reçu de consigne en ce sens.
 

Qu'en est-il dans les zones de foyers épidémiques, notamment dans le Morbihan ?


Aucune mesure particulière n'est prévue. Les précautions d'usages seront appliquées mais vraissemblablement de manière plus strictes. A Carnac par exemple, la ville a décidé de faire en sorte que les électeurs entrant ne croisent pas ceux qui sortent. Chacun est également invité à apporter son propre crayon pour émarger. Et puis du gel hydro-alcoolique sera proposé à l'entrée des bureaux de vote, et des gants et des masques seront mis à disposition de ceux qui le souhaitent.
Pour ce qui est des assesseurs, aucun volontaire ne s'est désisté assure le maire de la petite cité balnéaire, qui précise quand même que les plus âgés d'entre eux ont été écartés.
 

Quelles incidences sur la campagne électorale ?


Les rassemblements de plus de 1000 personnes étant interdits, les meetings et les réunions publiques sont directement en cause. Plusieurs candidats avaient fait d'ailleurs le choix dès la semaine passée, d'annuler ou de transformer leur meeting en réunion virtuelle, retransmise par le biais d'internet ou des réseaux sociaux.

Dans les foyers épidémiques, comme dans le Morbihan, la campagne est sous cloche depuis huit jours. C'est à dire que le tractage sur les marchés, les "porte à porte" n'y sont plus possibles, les rassemblements non plus. Les candidats n'ont donc plus d'autres choix que le numérique.

A Carnac, le maire sortant et à nouveau candidat, Olivier Lepick, poste plusieurs vidéos chaque jour sur les réseaux sociaux. Un de ses opposants, Pierre-Léon Luneau comédien dans la vie, a pris la même option. Quant à la 3e liste, emmenée par Jeanine Le Golvan, son programme est détaillé dans un diaporama et la réunion publique prévue jeudi sera remplacée par un échange interactif via internet. Les solutions numériques et virtuelles dans ce contexte trouvent ainsi toute leur justification.

 
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