Malgré l'annonce d'un déconfinement qu'à partir du lundi 11 mai, certains maires du département ont décidé de préparer l'après en commandant d'ors et déjà des milliers de masques pour les habitants de leurs communes. En Ille-et-Vilaine, plusieurs villes sont concernées.
Le débat sur les masques continue de faire des émules en France, et notamment en Bretagne. Si pour l'heure, le gouvernement ne recommande toujours pas un port généralisé du masque pour les Français, certains maires ont cependant décidé d'acheter plusieurs milliers d'exemplaires pour les habitants de leur commune, en prévision de l'après confinement.
À Rennes, la Ville a commandé "une production de 500 000 masques, dont 250 000 pour les Rennaises et les Rennais. Les 250.000 autres masques bénéficieront aux communes de la Métropole qui le souhaitent ainsi qu’à la Région Bretagne, dans le cadre d’une commande groupée." Ces masques réutilisables quand lavés à plus de 60°C seront distribués gratuitement courant mai dans l'agglomération.
Un mot d'ordre : l'anticipation
Dans les communes concernées, les maires souhaitent pouvoir s'adapter au mieux aux futures mesures des autorités édictées après le 11 mai, date butoir prononcée par Emmanuel Macron. "Le déconfinement sera plus difficle que le confinement" pour Jean-Claude Mahé, maire de Dinard.
Il a commandé 11.000 masques en tissu réutilisables pour les habitants. "Au moment où l'on en aura besoin, la ville diposera déjà d'un stock nécessaire."
Si les conditions de déconfinement ne sont pas encore connues, il ne fait nul doute que les masques seront impliquées dans les mesures de prévention selon le maire. "La répartition se fera par ordre de priorité, en commençant par les personnes au contact du public au quotidien. Nous étudierons cette répartition par foyers fiscaux."
L'enjeu revêt également une question d'équité entre tous les Dinardais. Que chacun puisse se protéger au cas où la loi le demande.
Des citoyens qui prennent les devants
Mais le premier édile relève aussi un bon comportement de la part de ses administrés. "Les habitants sont pour certains déjà équipés de masques. Lors d'une visite à une association distribuant de la nourriture, j'ai remarqué que les membres autant que les personnes venant récupérer les aliments portaient un masque sur le visage."
Malgré les injonctions du gouvernement qui ne demande toujours pas aux Français de porter un masques, Jean-Claude Mahé estime que "les gens sont plus prudents que les consignes du gouvernement. Ils sont citoyens et sont responsables" face au Covid-19.
Retrouver le lien social en sécurité
Du côté de Saint-Malo, le maire Claude Renoult a lui aussi commandé 100.000 masques en tissu. "Le but est que chacun des 82.000 habitants principaux de la Ville ait un masque à disposition, tout comme les travailleurs sur le territoire."
Il insiste sur le fait que ces masques "ne sont pas des dispositifs sanitaires adéquats pour le travail, notamment pour ceux au contact du public." Toutefois, ces protections permettront de "retrouver du lien social en sécurité une fois le confinement terminé. Les masques seront, je pense, une condition pour se déplacer plus librement."
Le département mobilisé
À une échelle plus globale, et pour unifier ces initiatives à l'ensemble des communes, le département d'Ille-et-Vilaine a fait savoir qu'il mettait aussi à contribution ses moyens pour distribuer des masques à toutes les communes afin qu'elles équipent leurs personnels.
Dans un communiqué, Jean-Claude Chenut, président de la collectivité, soutient les élus du département. "Nous venons de finaliser une commande supplémentaire de 2 millions de masques chirurgicaux, livrables par tranches à compter de mi-mai. [...] Nous en remettrons un peu plus de la moitié à disposition de chacune des communes d’Ille-et-Vilaine, en fonction de leur population."
Il ajoute que "le Département prendra en charge 50% du coût des masques qu’il remettra aux communes."