La Chambre d'agriculture de Bretagne met en place un numéro vert et une cellule de continuité économique pour répondre à toutes les interrogations des professionnels. La plupart des secteurs fonctionnent sans difficulté, en dehors des ventes de proximité et du maraîchage. Mais jusqu'à quand ?
Un numéro vert, le 0801 902 369 vient d'être activé par la Chambre Régionale d'Agriculture de Bretagne. La publication d’informations mises à jour au quotidien sera effectuée sur le site web www.chambre-agriculture-bretagne.com et une lettre d'information ( "agriculture face au coronavirus" envoyée par mail) sera également adressée aux exploitants.
Dans un communiqué, l'instance agricole précise :
"Dans le contexte exceptionnel de contraintes et de confinement renforcés pour lutter contre la propagation du Coronavirus et de ses conséquences sanitaires graves, les Chambres d’agriculture de Bretagne sont mobilisées pour informer et accompagner en continu les agriculteurs. Les agriculteurs et les salariés de l’agriculture, ainsi que toute la chaîne amont-aval doivent rester en bonne santé. Les exploitations agricoles doivent continuer de fonctionner et d’assurer l’alimentation de nos concitoyens. De nombreuses questions, problématiques, difficultés économiques, sociales, fiscales, réglementaires se posent et vont se poser dans les prochains jours."
Loïc Guines, Président de la Chambre d'agriculture d'Ille-et-Vilaine nous a confié son état d'esprit : "pour le moment, le monde agricole peut travailler, mais ça se rapproche, on est inquiet !"
Les productions principales, lait et viandes, sont toujours en activité. Les collectes de lait sont assurées et c'est une production très automatisée. Pour la viande, les ateliers d'engraissage et les abattoirs tournent à plein régime en ce moment. Les viandes et les produits transformés seront en grande quantité, réorientés vers les grandes surfaces. Mais si les chauffeurs ne veulent plus assurer leur activité de transports, il y a un risque de rupture de la chaîne d'approvisionnement et de transport des matières premières.
LA VENTE DIRECTE IMPACTEE
La situation est plus délicate pour la vente directe. Certains marchés sont déjà interdits par arrêté municipal, comme à Fougères ou la Guerche-de-Bretagne (35): un débouché qui disparaît pour les maraîchers notamment, les volaillers et les pépiniéristes. Pour ceux qui n'ont pas de double moyen de commercialisation, les trésoreries vont en pâtir.
Un autre exemple pour Loïc Guines : " les exploitants qui avaient décroché des marchés publics, pour fournir les cantines scolaires et les cantines de restaurations désormais fermées pour respecter le confinement, seront bientôt dans l'impasse. Nous ne savons pas comment l'Etat va pouvoir et vouloir les indemniser."
Les bras vont manquer aussi pour le travail de plein champ, rammassage et plantation, sachant que la main d'oeuvre saisonnière dans ce secteur est souvent étrangère.
"On a beaucoup tiré à boulet rouge sur notre profession ces derniers temps, j'espère que nous aurons désormais un débat plus réfléchi et plus posé autour de notre métier à l'avenir !" conclut le responsable de la chambre agricole.