Un homme, habitant des Côtes d'Armor a reconnu lors de son audition avoir téléphoné anonymement au domicile de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grande-tante de Grégory Villemin, pour avoir "une explication", a-t-on appris lundi auprès du parquet.
L'homme, âgé de 60 ans et résidant dans les Côtes-d'Armor avait été entendu vendredi par les gendarmes de Saint-Brieuc "sous le régime de l'audition libre", a rappelé le procureur de la République à Epinal, Nicolas Heitz.
Le sexagénaire, qui a dit regretter "profondément" les faits, a indiqué "suivre l'affaire depuis son commencement et avoir trouvé les coordonnées des époux Jacob sur internet", a-t-il poursuivi. "Il a expliqué vouloir une explication et plus de renseignements sur ce dossier, sans vouloir se rendre au domicile des Jacob pour autant", a relaté M. Heitz.
Lors de la perquisition de son domicile, selon le procureur, les enquêteurs ont découvert "de nombreuses coupures de presse concernant l'affaire Grégory", 4 ans, retrouvé noyé dans la Vologne, pieds et poings liés, le 16 octobre 1984.
Le suspect avait été rapidement identifié après la plainte déposée mercredi par l'avocat de M. et Mme Jacob qui avaient "reçu deux appels sur leur ligne de téléphone fixe assortis de messages, le 11 août et le 15 août", a-t-il ajouté. Dans son premier message, passé depuis son téléphone portable, il dit: "Alors, je suis bien chez le père de Jacky Villemin, Marcel Jacob, ou c'est ton père Léon Jacob qui était le père du bâtard ? Salut". Dans le second: "Marcel Jacob, c'est toi qui renseignais le corbeau, ton frère René Jacob, avec tes jumelles, qui surveillaient tout ce qu'il se passait chez ta soeur Monique Jacob et Albert Villemin (les grands-parents de Grégory, NDLR)? C'est toi qui renseignais le corbeau ? On passera te voir. Salut".
Le frère de M. Jacob, "René Jacob, a également reçu deux appels depuis cette ligne en août sans se rappeler précisément du contenu", a souligné M. Heitz, précisant qu'il n'avait pas déposé plainte.
Le parquet d'Epinal, qui a sollicité la transmission de l'audition et de l'ordinateur du sexagénaire, "envisagera les suites pénales à donner à l'enquête préliminaire" ouverte pour "appels téléphoniques malveillants" après l'exploitation du matériel informatique, a fait savoir M. Heitz.
La mise en examen des époux Jacob et de Murielle Bolle en juin 2017 pour "enlèvement et séquestration suivie de mort" avait été annulée pour des questions de procédure
en mai 2018.