Il s’est donné trois ans pour faire pousser du riz. Alexandre Reis compte bien faire labelliser le premier riz breton. D’ici là, il teste différentes variétés sur des parcelles expérimentales.
France, Italie, Vietnam… d’où viendra la variété de riz qui s'acclimate le mieux en Bretagne ?
Alexandre Reis est en train de tester différentes sortes de riz sur cinq hectares de terrains, alimentés par une source. Une zone humide comme il y en a des centaines dans la région.
En cette fin octobre, c’était jour de récolte. Il y a l’associé d’Alexandre, Alexandre Laverty, et des amis pour donner un coup de main, même s’il s’agissait d’une des parcelles de 200 mètres carrés.
Parmi les cueilleurs, Mai, d’origine vietnamienne, pour qui cette cueillette rappelle l’enfance. « Au goût il est très bon, il est bien blanc, bien solide » commente-t-elle en goûtant avec plaisir.
Les tiges de riz sont liées entres elles en fagots, qu’il faudra faire sécher durant une à deux semaine. Des tests culinaires auprès de restaurateurs auront ensuite lieu.
Pourquoi pas une coopérative ?
L’ambition d’Alexandre, qui s’est mis à l’agriculture à 57 ans, est de faire vivre sa ferme « à l’ancienne », avec une culture de safran, et quelques animaux comme un cheval de trait, des poules et des cochons.
Avec cette riziculture, il veut déjà prouver que c’est possible d’en faire pousser en Bretagne, et pourquoi pas de faire des émules. « Vu le réchauffement climatique, et vu les zones humides que l’on a en Bretagne, on peut faire autre chose que de planter du peuplier » explique-t-il, « peut-être que d’autres agriculteurs auront envie de faire la même chose et qui sait, nous faire reconnaître en Bretagne comme la Camargue ou l’Aude ».
Alexandre Reis a plusieurs demandes de régions voisines pour étendre son expérimentation. Et d’autres, plus inattendues, comme celles de voyagistes qui veulent faire découvrir des terroirs insolites ou encore de bretons installés à l'autre bout du monde et qui goûteraient bien ce premier riz breton...